mardi 14 avril 2009

Minerais : Canberra tente de rassurer les Chinois

Les Echos, no. 20404 - Marchés, mardi, 14 avril 2009, p. 29

Martin Ferguson, le ministre travailliste australien des Ressources naturelles et de l'Energie, avait une tâche ingrate. Aller à l'encontre de l'opinion publique de son pays et rassurer les Chinois, cibles de vives critiques en raison de leur volonté de mettre la main sur plusieurs gisements de minerais australiens. En ligne de mire, notamment l'alliance stratégique entre Rio Tinto et le holding étatique chinois Chinalco. « Ce n'est pas le moment de reculer vers le protectionnisme ou la xénophobie », a-t-il déclaré jeudi dernier face à un parterre rempli de patrons de sociétés extractives réunis à Melbourne. Les dernières décisions sur les investissements directs étrangers dans les mines australiennes « ont été prises au cas par cas », a-t-il souligné. « Elles confirment l'engagement de l'Australie en faveur du commerce et de cadres d'investissement transparents et ouverts », a martelé Martin Ferguson. Chris Bowen, le numéro deux du trésor, lui a fait écho en affirmant que l'Australie « a besoin d'investissements étrangers pour développer ses ressources » naturelles. « La plupart des investissements étrangers, dont ceux de la Chine, vont dans le sens de notre intérêt national, en particulier dans des périodes comme celle-ci », a-t-il précisé. A quelques jours des assemblées générales annuelles de ses entités britannique et australienne, Rio Tinto a tenu à réitérer dans une note officielle envoyée jeudi dernier au régulateur interne de la Bourse de Sydney son plein soutien à l'accord avec Chinalco. Le groupe minier tente ainsi de couper court à la spéculation qui lui prête l'intention d'appliquer tout au partie d'un plan de repli en remplacement de l'entente avec le chinois.

MASSIMO PRANDI

© 2009 Les Echos. Tous droits réservés.

0 commentaires: