Autre temps, autre moeurs. En 2005, une levée de boucliers sans précédent avait empêché le groupe pétrolier chinois CNOOC de mettre la main sur son homologue californien Unocal au nom du patriotisme économique. Quatre ans plus tard, son compatriote public Chinalco n'est certes pas accueilli en sauveur en Australie. Mais il ne devrait pas se heurter à pareille opposition, alors qu'il s'apprête à voler au secours du deuxième groupe minier mondial Rio Tinto. Tout un symbole.
Il faut dire qu'en ces temps de disette financière, les groupes surendettés, comme l'est aujourd'hui Rio Tinto, n'ont d'autre choix que de se jeter dans les bras des acteurs disposant de liquidités. Or, et c'est l'une des principales caractéristiques de la crise actuelle, ces « poches profondes » se trouvent pour l'essentiel dans les pays émergents.
Difficile dans ces conditions de ne pas voir dans ce deal, le premier d'une longue liste. Les prémices, de ce que certains appellent déjà la redistribution des droits de propriété dans le monde. Pour la Chine, dont l'appétit pour les matières premières était jusqu'ici contrarié, c'est un boulevard qui s'ouvre. De quoi remplir les objectifs géostratégiques du pays. De quoi aussi réaliser de bonnes affaires. Car, contrairement aux canards boiteux de la finance occidentale, sur lesquels les investisseurs des pays émergents ont imprudemment misé fin 2007 et début 2008, les compagnies minières décotées offrent de vraies perspectives de rebond.
PHOTO - Rio Tinto Chief Executive, Tom Albanese (R) and Chinalco President Xiao Yaqing - 12 février 2009 / REUTERS
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