Après avoir mis en doute les vertus de la liberté pour les Chinois, l'acteur hongkongais a fait piteusement marche arrière.
JACKIE CHAN vient d'en faire l'expérience : on peut aussi recevoir des coups sur Internet. La star mondiale du film d'action a fait piteusement machine arrière, après le tollé suscité par ses déclarations à Boao, le « Davos chinois » qui se tenait le week-end dernier sur l'île de Hainan. Invité à une conférence sur la censure cinématographique en Chine, l'acteur hongkongais s'est interrogé sur les vertus de la liberté pour les Chinois.
Sous les applaudissements d'une assistance surtout composée d'hommes d'affaires chinois, il a confessé se demander « s'il est bon ou non d'avoir la liberté ». « Je commence à avoir le sentiment que nous, les Chinois, avons besoin d'être contrôlés, a poursuivi le roi du kung-fu mâtiné d'humour. Si on est trop libre, on est comme Hongkong maintenant. C'est très chaotique. Taïwan aussi est chaotique. »
Ces déclarations ont été goûtées à leur juste mesure à Hong- kong et Taïwan. Des élus y ont accusé Jackie Chan d'« insulter la race chinoise ». L'ire n'a depuis cessé de se répandre sur Internet. Des Hongkongais ont monté un groupe sur Facebook où ils proposent d'exiler le comédien en Corée du Nord...
La colère n'a pas épargné la Chine continentale. Un groupe d'universitaires a ainsi publié une lettre accusant l'acteur qui a chanté pour les JO de Pékin de ne pas « savoir combien la liberté est précieuse », alors même que « la liberté dont il jouit à Hongkong lui a permis de devenir une star internationale ».
Une polémique permanente
Du coup, le porte-parole de Jackie Chan a essayé d'éteindre l'incendie en déclarant que les propos avaient été sortis du contexte, qu'ils ne portaient pas sur la société chinoise en général mais sur le monde du spectacle chinois...
Si ce dérapage a suscité tant de passions, c'est qu'il entre en résonance avec une polémique permanente sur la question de savoir si la « démocratie » est souhaitable pour les Chinois. Sauf que là, Jackie Chan a employé le mot de « liberté ». Or, si nombre de Chinois n'ont pas de rêve électoral immédiat, ils aspirent tous à plus de liberté d'expression.
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