La baisse des exportations, en recul de 22 % sur un an en avril, est compensée par la hausse des investissements urbains, qui ont bondi de 30 % en glissement annuel, au premier trimestre. Il s'agit surtout d'investissements réalisés par les entreprises d'État et les collectivités dans le cadre du plan de relance. Ces dépenses publiques privilégient les transports, le réseau électrique, l'habitat social et le développement durable.
Les Echos, no. 20423 - International, mercredi, 13 mai 2009, p. 7
Chine : les investissements publics dopent la croissance - YANN ROUSSEAU
Le ralentissement reste marqué avec les Etats-Unis et l'UE.
Pour relancer sa croissance, la Chine ne compte plus que sur elle-même. Les dernières statistiques diffusées, hier, par Pékin confirment l'effondrement continu des exportations de produits « made in China » vers des marchés occidentaux de plus en plus déprimés et montrent que seule une relance subventionnée de la demande intérieure pourra permettre au pays d'atteindre une croissance proche de 8 % de son produit intérieur brut sur l'année 2009.
Selon les données officielles des douanes du pays, les exportations n'ont atteint le mois dernier que 91,9 milliards de dollars, ce qui représente un recul, en glissement annuel de 22,6 %, supérieur à ce qu'avaient envisagé les experts. Avec des importations en chute, elles, de 23 % en avril, le surplus commercial chinois (13,14 milliards de dollars) a atteint l'un de ses plus bas niveaux des deux dernières années pour un mois sans congés.
Le plan de relance accéléré
Le ralentissement des exportations a été particulièrement sévère avec les grands partenaires commerciaux du pays. Vers l'Union européenne, elles ont ainsi plongé de 27,5 % en glissement annuel et vers les Etats-Unis, de 17,6 %. Si les usines de la côte est du pays fabriquant des produits à faible valeur ajoutée - chaussures, textile, jouets... - semblent profiter d'une légère reprise des volumes de commandes et pourraient de nouveau embaucher, les fabricants de machines-outils ou autres équipements industriels n'ont pour l'instant profité d'aucune reprise de leurs marchés. « Les exportations vont probablement continuer à reculer sur le court terme car les indicateurs économiques aux Etats-Unis et en Europe, tels que la production industrielle et les ventes de détail, ne s'améliorent pas », prévient Wang Xiaohui de Sinoling Securities.
Pour soutenir l'activité de ses entreprises et éviter un trop violent choc social à sa population, le gouvernement accélère le déroulement de son plan massif de relance, doté de 4.000 milliards de yuans (450 milliards d'euros). Ayant ordonné, depuis début 2009, à ses banques commerciales de financer généreu- sement les chantiers de nouvelles routes, logements publics et autres voies ferrées, l'Etat a réussi à pousser les investissements en capital fixe à des niveaux historiques. Selon les données communiquées par le Bureau national des statistiques, ces derniers ont bondi, en zones urbaines, de 30,5 % en glissement annuel sur les quatre premiers mois de l'année. A elles seules, les entreprises publiques ont été responsables de 43,3 % de l'ensemble de ces investissements quand les groupes privés, évoluant plus en ligne avec la conjoncture mondiale, se montraient eux beaucoup moins enthousiastes.
LIRE - La part des investissements directs étrangers dans l'économie chinoise
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