La production manufacturière rebondit en Chine - Yann Rousseau

Les Echos, no. 20418 - International, mardi, 5 mai 2009, p. 6

Après avoir indiqué depuis plusieurs semaines qu'il pressentait un rebond de l'économie, le gouvernement chinois dispose désormais de preuves tangibles de la reprise de l'activité dans les entreprises du pays. Hier, l'indice des directeurs d'achats (PMI), publié par Crédit Lyonnais Securities Asia (CLSA), a démontré que la production manufacturière était repartie en Chine en avril après neuf mois de contraction. L'indice PMI aurait atteint 50,1 points et ainsi dépassé, pour la première fois depuis juillet 2008, la barre symbolique des 50 points qui marque la limite entre une contraction de l'activité et sa progression (supérieur à 50). En mars, l'indice avait stagné à 44,8 points.

Amélioration des exportations

« Le gouvernement chinois a très bien réussi à stimuler l'investissement et, avec une nette amélioration des commandes à l'exportation, cela a conduit de nouveau l'indice PMI dans une zone positive », a expliqué Eric Fishwick, le directeur des recherches économiques de CLSA.

Pointant les premiers impacts du plan de relance de 4.000 milliards de yuans (586 milliards de dollars) annoncé en novembre et la grande « générosité » des banques commerciales - elles ont « prêté » au premier trimestre 2009 plus que sur l'ensemble de l'année 2007 -, CLSA souligne que la plupart des autres indicateurs qu'il suit sont eux aussi revenus en territoire « positif » le mois dernier. L'indice des prises de commandes a ainsi atteint 50,9 en avril contre 43,6 en mars. Celui de l'emploi est passé de 47,1, en mars, à 50,9 en avril, signalant une reprise de l'embauche dans plusieurs secteurs. « Cela permet de réduire l'inquiétude sur un éventuel affaiblissement de la consommation cette année », remarquait, hier, Mingchun Sun, de Nomura, dans une note.

Conforté par ces nouvelles, le State Information Center, un centre de recherches proche du pouvoir, a annoncé que la croissance du produit intérieur brut pourrait, malgré des exportations toujours déprimées, atteindre 7 % au second trimestre, en nette progression par rapport au 6,1 % mesuré entre janvier et mars.

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