Extrait de l'article: Qui nourrira les Québécois ?
Les terres agricoles québécoises sont déjà dévorées par des autoroutes, des mégacentres commerciaux, des développements immobiliers et des terrains de golf... Maintenant, ce sont les Chinois qui veulent les acheter !
Lorsqu'il a mis sa terre en vente, à l'été 2008, Pierre Désourdy, un producteur de porcs de Saint-Valérien, a reçu quatre visites étonnantes, celles d'investisseurs chinois. " Je cherchais à vendre 82 hectares pour prendre ma retraite ", dit ce propriétaire d'environ 500 hectares. D'un lopin de terre, l'offre s'est magnifiée. "Les Chinois ont peur de manquer de nourriture, alors ils cherchent à sécuriser leur approvisionnement en céréales et en viande ", explique l'éleveur.
Selon Pierre Bergeron, agent immobilier à La Capitale, le groupe d'investisseurs shangaïens intéressés à acheter la terre de Pierre Désourdy recherche 10 000 hectares de terres en Montérégie. La valeur des terres y varie entre 6 000 et 15 000 dollars l'hectare. L'argent ne pose aucun problème. Ces Shangaïens ont en main 300 millions de dollars déposés dans des institutions québécoises. " La situation économique des éleveurs de porcs est difficile au Québec. De plus, ils manquent de relève. La vente de leurs terres est une occasion d'affaires en or ! " explique le courtier, qui dit compiler des dizaines de dossiers sur son bureau.
" À ma connaissance, rien n'empêche un investisseur de Chine ou d'ailleurs d'acheter des terres au Canada, explique Fred Bild, ancien ambassadeur canadien en Chine et professeur invité au Centre d'études de l'Asie du Sud-Est à l'Université de Montréal. Par contre, un Canadien ne peut pas acheter des terres en Chine. Il n'y a pas de réciprocité, car la terre est perçue par le gouvernement chinois comme un enjeu stratégique. "
La Chine, l'usine du monde, ne possède que 9 % des terres cultivables de la planète. Cependant, forte d'une réserve de plus de deux trillions de dollars américains, elle fait main basse sur du capital foncier agricole dans tous les pays du monde, particulièrement en Afrique. " Les Chinois achètent là où le capital foncier agricole n'est pas protégé. C'est l'enjeu du troisième millénaire ! " explique à Commerce un banquier d'un des plus importants groupes financiers français, sous le couvert de l'anonymat. " Le marché foncier agricole est peu fluide en France. Les terres se vendent d'abord entre agriculteurs. Si des investisseurs chinois ou autres y venaient pour acquérir des terres, il y aurait une révolution ! Le gouvernement serait forcé d'intervenir. N'oubliez pas que l'agriculture, c'est notre pétrole ! " Le financier ajoute que la France, première puissance agricole d'Europe, dispose d'une série de mécanismes pour protéger les terres agricoles et pour les transférer aux agriculteurs sur plusieurs générations.
Au Québec, Pierre Désourdy reproche à la Commission de protection du territoire agricole Québec (CPTAQ) de protéger le territoire agricole au détriment des petites entreprises. " Si vous possédez 80 hectares, vous pouvez facilement acheter 20 hectares de plus. Mais si vous ne possédez pas de terre et que vous voulez acheter 20 hectares, c'est impossible. Donc, le gros continue à grossir. Le petit agriculteur ou la relève ne peuvent pas développer des produits du terroir à partir d'un lopin de terre. Les Chinois ont compris notre système et ils vont rafler la mise ", affirme-t-il.
Pourquoi les Chinois ont-ils les terres québécoises dans leur mire ? Pierre Désourdy croit que c'est à cause de la filière porcine. Les Chinois sont les plus importants consommateurs de viande de porc au monde. La taille de leur cheptel, 300 millions de têtes, en fait aussi le plus grand producteur du monde. Pierre Désourdy et le groupe d'investisseurs de Shangaï négocient encore les termes de leur entente. " Je resterais en partenariat dans ma ferme. Nous parlons d'une école-pilote qui formerait des éleveurs chinois à nos méthodes de production. Mais ils cherchent un réseau avec abattoir ", explique l'éleveur. Ces investisseurs pourraient-ils convoiter le fleuron québécois de la production porcine, Olymel, cinquième exportateur du monde ? " Nous n'avons reçu aucune offre de ce genre ", affirme Claude Lafleur, chef de la direction de la Coop fédérée, qui est propriétaire d'Olymel.
Si des transactions importantes de terres agricoles se concrétisaient pour ces investisseurs, il sera intéressant de voir la réaction de Québec. La nouvelle donne géopolitique étant liée à la disponibilité et à la propriété de la terre agricole, l'agriculture québécoise restera-t-elle l'enfant pauvre des futurs enjeux électoraux ? Si oui, au rythme actuel de disparition du capital foncier agricole, les futures générations de Québécois auront des autoroutes pour circuler, des maisons pour se loger et des centres commerciaux pour magasiner. Mais elles importeront leur nourriture plutôt que de la produire. " Qui nourrira les Québécois ? " demande Guy Hébert, un producteur laitier de Saint-Constant, sur fond de crises financière, économique et alimentaire mondiales.
Si ce ne sont pas les Chinois, ce ne seront pas non plus les promoteurs immobiliers ou le ministère du Transport ! Car pour pouvoir se nourrir, encore faut-il qu'il reste des terres agricoles. En fait, les Chinois profitent d'un laxisme qui perdure en matière de protection du territoire agricole québécois[...]
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4 commentaires:
Je suis découragée, le Québec continue de rendre la vie difficile à ses Québécois qui sont ici depuis des générations, à ne rien leur donner. Il faut se battre pour conserver nos valeurs. Nos terres ne sont qu'un exemple parmi tant d'autres. Je ne m'identifie plus à ma terre d'origine, je ne me sens plus chez moi ici. Je voudrais que ça change, mais ça empire d'année en années. Je viens d'un milieu agricole et nous devons nous battre pour survivre, alors que c'est si facile pour les étrangers de faire la loi ici...mais quelle loi? Le Québec laisse tout passer. Donne à manger à un cochon et il viendra chier sur ton perron! Moi je travaille ici, au Québec, mais ma retraite je vais la passer à l'étranger. Pourquoi je serais redevante et investirais dans un pays qui m'a tout pris? Pourquoi?
C'est une bonne nouvelle!
Voici quelques réflexions et pistes qui permettent d'affirmer cela:
- Les producteurs sans relève peuvent obtenir un prix décent pour leurs biens.
- L’industrie du porc au Québec est en crise majeure; l’ouverture du marché chinois et avec des gens connaissant bien ce marché va être bénéfique pour l’ensemble des producteurs porcins d’ici. Rappelons que notre industrie porcine est une industrie axée sur l’exportation; elle ne peut vivre sans marché extérieure.
- Nous avons déjà beaucoup de terre en jachère, certaines ainsi justement grâce aux besoins en épandage de l’industrie porcine qui avaient créée il y a quelques années une inflation du prix des terres. Ainsi ces terres pourraient être utilisés autant pour la production que l’épandage. C’est intéressant aussi de constater que la mise en jachère de terres cause moins de remous que la vente à des asiatiques!
- De tout temps les fermes du Québec ont accueilli de nouveaux arrivants; je connais plusieurs descendants ou producteurs d’origine belge, allemande, suisse… Plusieurs ont d’ailleurs emmené avec eux des expertises fortes utiles à tous les producteurs d’ici. Pensons à la production maraîchère dans le coin des terres noires ou simplement à la production de vins.
- L’agriculture canadienne vise l’exportation. Pensons dans ce cas à la commission canadienne du blé qui mentionne l’exportation dans sa mission première.
- Le maintien de terres en production est essentiel à la survie de nos régions. Ces achats chinois vont vers cet objectif.
- Les régions ont toutes un discours favorables à l’immigration et nous déplorons tous que les immigrants s’établissent presque uniquement à Montréal au Québec. Ces ventes à des acheteurs étrangers sont en accord avec ces valeurs sur l’immigration.
- Nos gouvernements ont toujours le privilège de légiférer si la production ou l’utilisation de ces terres allaient à l’encontre des valeurs d'ici.
- La façon d’acheter ces terres via du financement étranger est semblable à ce qui peut se faire dans l’industrie ou le commerce ou par nos gouvernements.
- Nos politiques agricoles favorisent nettement l’agriculture dite de productivité et de rentabilité. C’est ce que souhaite ces acheteurs potentiels il me semble. La mise sur une tablette du rapport de la commission Pronovost, puis le choix de M. Morisset par le gouvernement du Québec pour élaborer une première politique agricole en sont des preuves éloquentes.
Ce n'est pas une bonne nouvelle! Les nouveaux arrivants chinois ne sont pas comme les européens, ils proviennent d'un pays où un régime totalitaire est en place depuis 60 ans, un régime dont le seul but est d'être le meilleur au monde coûte que coûte. Pourquoi ils viennent ici, leurs terres sont tellement polluées qu'elles sont maintenant toxiques pour la consommation humaine, alors c'est le genre d'expertise qu'ils vont amener ici, comment mieux brûler les terres québécoises! Vaut mieux une terre en jachère qu'une terre abusée dont le fruit sera transporté à l'autre bout de la planète au prix des gazs à effet de serre et de la santé des futures générations. La culture communiste est un cancer pour l'humanité, vaut mieux prévenir que guérir.
Le Parti Communiste Chinois torture et opprime son peuple, il n'y a pas d'élection, ils ont la plus grande armée au monde, ils ne sont pas une démocratie! et on va vendre nos terres pour nourrir le peuple chinois pour qu'ils nous renvoient des bombes en retour! Réveillons-nous.
Ne vous laissez pas faire, je comprends que vous en avez marre de voir les chinois vous bouffer tout cru. Ils fonctionnent comme ça : ils s'attaquent à plus petit pour être sur de gagner et ils graissent la patte aux personnes dans l'administration pour qu'elles ferment les yeux. La seul solution est de manifester et de dire à tout le monde ce qui se passe. Plus il y aura de gens au courrant et plus vite ils arrêteront. Défendez votre terre avant de vous la faire voler
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