jeudi 29 octobre 2009

LUXE - Adrian Cheng veut faire connaître les designers français

Les Echos, no. 20541 - Industrie, jeudi, 29 octobre 2009, p. 19

Le jeune directeur général du groupe familial New World Development Company cherche des marques françaises à distribuer en Chine.

« Je veux faire connaître les designers français en Chine. »Tel est le projet d'Adrian Cheng, héritier d'une grande famille chinoise et directeur général New World Development Company. Ce groupe de distribution à capitaux familiaux compte 33 grands magasins et affiche un chiffre d'affaires de 3,8 milliards en 2008. Il cherche à se développer dans le luxe à travers sa société Luxba, qui distribue déjà Moschino en Chine.« Cela constitue une plate-forme de distribution pour des marques en Chine. Nous distribuons déjà Burberry, Zegna, Cartier_ plusieurs centaines de marques. Nous avons aussi 800 bijouteries disséminées dans toute l'Asie, et nous produisons en outre des films et des concerts »,explique le jeune homme.

Art, luxe et nature

Il affiche de grandes ambitions, car il mise sur l'expansion de la classe moyenne chinoise, friande de marques qui donnent un statut : « Nous allons ouvrir trois à quatre magasins par an, et le groupe devrait croître de 10 % par an au moins »,prévoit-il. Venu à Paris pour trouver des designers qu'il souhaite diffuser à travers ses points de vente, il a aussi le projet de créer des centres commerciaux tels que le K11 installé à Hong Kong, qui se veut le premier centre commercial mêlant art, luxe et nature.

Il estime aussi qu'il est possible de faire fabriquer sous licence : « Avec la crise, les entreprises aux critères de qualité trop bas ont disparu et on peut donc désormais faire fabriquer des produits de qualité, en particulier si l'on fait une gamme spécifique pour le marché chinois. »C'est là en effet, selon lui, l'une des conditions pour réussir sur ce marché, où les clients ne sont pas tous prêts à dépenser autant que les Occidentaux pour accéder aux produits de leurs rêves.

Selon Adrian Cheng, une marque ne peut réussir en Chine que si elle dispose d'une collection très complète, allant du vêtement de luxe au sport en passant par les accessoires. Dans un pays aussi vaste, les goûts varient d'une région à l'autre, souligne-t-il :« Les Pékinois préfèrent les vêtements plus simples, à Shanghai les motifs floraux sont appréciés, dans le Sud, personne ou presque ne met de costume, il faut des vêtements de sport. »

M. CITTANOVA

© 2009 Les Echos. Tous droits réservés.

Bookmark and Share

0 commentaires: