mercredi 28 octobre 2009

A Pékin, Christine Lagarde vient plaider la cause des grands groupes français

Les Echos, no. 20540 - International, mercredi, 28 octobre 2009, p. 5

La ministre de l'Economie française, qui entame ce matin une visite de trois jours dans le pays, est accompagnée par les responsables du Crédit Agricole, de Danone, d'EADS , de Carrefour et d'Alstom.

Paris veut croire que la brouille avec les autorités chinoises est terminée. Après une série de visites de responsables politiques français à Pékin au cours des premiers trimestres de 2009, Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, arrive ce matin dans la capitale chinoise pour tenter de relancer les relations économiques entre les deux pays mises à mal par la rencontre de Nicolas Sarkozy avec le dalaï-lama en fin d'année dernière. Laissant à François Fillon la célébration d'une réconciliation politique lors de sa prochaine visite en décembre, Christine Lagarde vient tenter d'aider plusieurs grands groupes français à faire avancer leurs pions sur le marché local.

Accélérer son développement

La reprise économique chinoise n'a pour l'instant pas profité à beaucoup d'acteurs étrangers, en dehors des secteurs de l'automobile ou des engins de construction. Louis Gallois, le patron du géant aéronautique européen, espère ainsi que Pékin saura se souvenir lors de ses prochaines commandes d'avions qu'Airbus a tenu ses engagements en matière de coopération bilatérale, en inaugurant une usine d'assemblage d'A320 à Tianjin et en confiant à des industriels locaux 5 % du programme A350. Le constructeur rappelle d'ailleurs à ses interlocuteurs chinois qu'ils avaient signé, en 2006 avec Jacques Chirac, une lettre d'intention portant sur l'acquisition de 20 A350 qui ne s'est jamais transformée en contrat. Aux côtés de Christine Lagarde lors d'une rencontre avec Xie Xuren, le ministre chinois des Finances, le président du Crédit Agricole, René Carron, va confirmer, lui, qu'il souhaite que sa banque devienne l'un des partenaires financiers de référence de l'Agricultural Bank of China, avant son introduction en Bourse au printemps prochain. Mais d'autres groupes occidentaux sont sur les rangs.

S'ils n'ont pas de projets industriels à « encourager », Franck Riboud, le PDG de Danone, et Lars Olofsson, le directeur général de Carrefour, profitent eux de la visite officielle française pour confirmer l'intérêt de leurs groupes respectifs pour le marché chinois. Danone, qui vient de perdre son bras de fer avec Wahaha, et a dû se séparer d'une large part de ses activités locales dit accélérer son développement sur d'autres secteurs quand Carrefour affirme n'avoir jamais envisagé de céder, sous la pression de certains actionnaires, ses activités dans le pays.

YANN ROUSSEAU

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