Rompant avec l'apparente stratégie de ménagement expérimentée par l'administration Obama vis-à-vis de Pékin, Gary Locke, de passage dans le pays, a critiqué, hier, les lacunes de certaines politiques chinoises.
Peut-être parce qu'il est le fils d'immigrés chinois et qu'il pratique depuis des années les cadres politiques de la République populaire, le secrétaire américain au Commerce, Gary Locke, s'est permis, hier, de rompre avec l'apparente stratégie de ménagement expérimentée depuis quelques mois en Chine par l'administration Obama. Alors que le président des Etats-Unis, qui doit effectuer sa première visite à Pékin à la mi-novembre, et sa secrétaire d'Etat affirment vouloir éviter un affrontement direct sur les différends qui divisent les deux pays pour privilégier les projets de« coopération »économiques et politiques, Gary Locke a vivement appelé la Chine à renforcer sa lutte contre la contrefaçon et a demandé une hausse plus rapide du yuan. S'il a reconnu que Pékin avait durci son appareil législatif pour mieux protéger les droits de la propriété intellectuelle dans le pays, il a expliqué que le pouvoir allait encore devoir redoubler d'efforts.
Sanctions financières
« Malgré des progrès, les compagnies américaines, dans des secteurs aussi divers que la technologie, l'industrie du divertissement ou la pharmacie, continuent de perdre des milliards de dollars chaque année du fait des vols de propriété intellectuelle », a lancé Gary Locke, qui a notamment plaidé pour la mise en place de sanctions financières plus lourdes contre les contrefacteurs. « Tant que violer la loi ne coûtera pas cher, les comportements illégaux prospéreront », a-t-il insisté à l'occasion d'une conférence organisée dans la province du Guangdong, où des milliers d'entreprises continuent de pirater ouvertement des produits étrangers ou chinois sans être freinées par la timidité des amendes. Acceptant d'évoquer le dossier du yuan, sur lequel Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor, ne semble, lui, plus vouloir trop s'attarder, Gary Locke a expliqué que, si Washington saluait l'appréciation du yuan orchestrée ces dernières années par Pékin, il souhaitait une accélération du mouvement.
YANN ROUSSEAU
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