L'entreprise, qui a signé un nouveau contrat pour le traitement des boues issues de la production d'eau potable et de l'assainissement, est présente dans dix-sept municipalités
Assurer ses arrières, affirmer sa présence, mais surtout ne pas s'emballer. Telle est en substance l'approche du marché chinois pour Suez Environnement. « 80 % de notre activité est en Europe, 20 % dans le reste du monde, on gardera ce même équilibre », explique Jean-Louis Chaussade (PHOTO), directeur général. Pas de ruée sur la Chine, pas question non plus de rater ce marché de la reconquête de l'eau. Pour s'implanter dans le pays, l'entreprise mise sur une politique de partenariat au long cours et sur des installations pionnières qui servent de vitrine technologique. Elle a créé, en 1985, la joint-venture Sino French Holdings avec le partenaire industriel New World de Hong Kong. C'est cette entreprise qui crée à nouveau des joint-ventures avec les compagnies municipales de l'eau pour la production et la distribution d'eau potable ou pour l'assainissement. Suez Environnement est ainsi présente dans 17 municipalités chinoises au travers de 23 contrats et approvisionne en eau 14 millions d'habitants.
Côté vitrine, la production d'eau industrielle déminéralisée, la prise en charge différenciée des effluents - eaux domestiques, eaux de ruissellement, eaux industrielles, eaux polluées - et la gestion de tous les déchets toxiques, solides, liquides et gazeux du plus grand complexe pétrochimique d'Asie sur le nouveau parc industriel de Shanghaï se veut un modèle d'économie circulaire : la production, voire les déchets, de certaines entreprises deviennent matière première pour d'autres, les circulations de matière par pipelines sont optimisées, les déchets gérés sur place. L'entreprise sur le parc industriel est d'ailleurs en connexion directe avec l'agence de l'environnement de Shanghaï et entretient des liens étroits avec le ministère de l'environnement. « Nous formons des personnels sur la gestion des déchets industriels dangereux », explique Philippe Allouche, responsable de l'incinérateur du parc. Suez vient aussi de mettre un pied à l'université, en inaugurant un laboratoire conjoint de recherche avec l'université de Tsinghua à Pékin. « Dans le domaine de l'eau, les contrats sont sensibles et politiques, on ne peut pas être simplement une entreprise étrangère qui vient faire de l'argent », explique Jean-Louis Chaussade.
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