Quel est le grand objectif de cette première tournée asiatique d'Obama ?
Montrer que les États-Unis veulent rester une grande puissance asiatique, même s'ils sont mobilisés sur d'autres fronts au Moyen-Orient ou en Asie occidentale. Il y a pour l'heure une continuité globale avec l'époque Bush, avec une réassurance des grandes alliances.
Justement, le nouveau gouvernement japonais ne remet-il pas en cause cette complicité avec les États-Unis ?
Le Japon est ambivalent. Longtemps, on a dit qu'il regardait peu vers l'Asie, un peu comme la Grande-Bretagne vis-à-vis de l'Europe. Or, le Japon réalise aujourd'hui que pour conserver ou accroître son influence en Asie-Pacifique il doit resserrer ses liens avec la Chine, d'où notamment cette proposition de Communauté d'Asie de l'Est. Mais en même temps, cette montée en puissance de la Chine rend encore plus importante la relation stratégique avec les États-Unis, qui reste un garde-fou global et n'est pas remise en question, malgré une prise de distance apparente.
Avec la Chine, la continuité ?
Ce qui est nouveau, c'est l'acceptation par Washington de la mise en place d'un partenariat stratégique global avec Pékin, qui élargit le champ de la relation. Il reste à savoir ce qu'on va mettre derrière cela.
Jean-Pierre Cabestan est :
Professeur de sciences politiques à l'Université baptiste de Hongkong
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