vendredi 13 novembre 2009

La Chine confirme sa forte reprise - Julie Desné

Le Figaro, no. 20306 - Le Figaro Économie, jeudi, 12 novembre 2009, p. 21

Le pays, dont la croissance dépassera les 8 % cette année, commence à s'interroger sur l'allégement de ses plans de soutien.

Le gouvernement chinois l'a- vait promis. La croissance nationale se maintiendrait à 8 % en 2009, malgré la crise. Il est en passe de réussir son pari. Les chiffres, publiés hier par le Bureau national des statistiques (BNS) pour le mois d'octobre, confirment la forte reprise de l'économie du pays.

La production industrielle a ainsi progressé de 16,1 % par rapport à la même période l'an dernier, contre 13,9 % en septembre. C'est sa plus forte hausse en un an et demi. Les ventes de détails ont, de leur côté, augmenté de 16,2 % sur les dix premiers mois de l'année, à comparer avec une hausse de 15,5 % pour la période de janvier à septembre.

La balance commerciale a quant à elle enregistré un solde de 24 milliards de dollars, soit 11 milliards de plus que le mois d'avant. C'est un recul inattendu des importations, de 6,4 %, qui explique en grande partie ce résultat. Les exportations, pour leur part, ont un peu freiné leur plongeon, ne reculant que de 13,8 % en octobre contre une baisse de 15,2 % en septembre. Des chiffres qui laissent présager maintenant une reprise des commandes étrangères.

Savoir quand arrêter la perfusion

Face à tous ces signes positifs, les économistes s'attendent à présent à une progression du produit intérieur brut chinois supérieure à 8 % sur l'ensemble de l'année 2009. Mais tous se posent en même temps la question d'un bon équilibrage de cette croissance. « Si l'on regarde les chiffres d'octobre, il semble que l'on observe une tendance de la consommation qui devrait davantage contribuer à la croissance. Et cela devrait se confirmer au quatrième trimestre », souligne, confiant, Sheng Laiyun, porte-parole du BNS.

La Chine doit l'essentiel de sa reprise à son plan de relance à 450 milliards d'euros, lancé il y a un an, pour investir massivement dans les infrastructures.

Et si l'investissement en capital fixe a d'ailleurs continué de progresser, de 33,1 % sur les dix premiers mois de l'année, il bénéficie essentiellement aux grands travaux publics (+ 76,3 %), tandis que les investissements dans des projets privés ont reculé de 12,9 %.

La question est donc maintenant de savoir quand arrêter la perfusion. Certains dirigeants font part de leur crainte de voir un retrait soudain des facilités de crédit qui ont permis de relancer les usines de l'atelier du monde. Les banques chinoises ont déjà prêté 1 100 milliards d'euros depuis le début de l'année. Même si ces dernières ont prêté deux fois moins en octobre qu'en septembre, l'économie ne peut pas encore se passer de cette liquidité.

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