Dix milliards de dollars (6,66 milliards d'euros) de prêts pour l'Afrique : en promettant, au cours des trois prochaines années, une telle somme aux Africains à l'issue du Forum de coopération sino-africaine (Focac) qui vient de se tenir dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, le gouvernement chinois a démontré une fois de plus l'importance économique et stratégique qu'il attache au continent noir.
Outre le déblocage de ces prêts aux conditions avantageuses, le ministre de l'économie, Chen Deming, a promis d'ouvrir le marché chinois à plus de produits africains, de baisser les droits de douane et d'aider l'Afrique à faire face aux difficultés provoquées par le changement climatique. La dette de certains pays africains les plus pauvres sera annulée.
" La Chine s'engage à ne pas ménager ses efforts pour assister les pays africains en améliorant leur agriculture et leurs infrastructures ", a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé durant la tenue du Forum, qui s'est conclu lundi 9 novembre.
Le premier ministre chinois, Wen Jiabao, a, de son côté, tenu à préciser que les investissements promis en Afrique seraient également orientés vers " la lutte contre la pauvreté ".
Tout au long de ces deux jours de conférence, les responsables chinois ont répété que ces aides à l'Afrique étaient faites " de tout coeur ", démontrant le souci de Pékin de contrer l'image d'une Chine cynique et quasi néocoloniale investissant dans les pays africains en raison de la richesse de leur sous-sol.
Ces dernières années, les investissements directs chinois en Afrique sont passés de 327 millions d'euros en 2003 à 5,2 milliards en 2008, illustrant la montée en puissance de la " Chinafrique ". Les entreprises de l'empire du Milieu se sont durablement implantées dans nombre de pays du continent noir, taillant des croupières à ses concurrents occidentaux. En témoignent ses investissements dans le pétrole au Soudan, dans les infrastructures routières et la construction en Algérie, l'industrie minière en République démocratique du Congo et en Zambie, etc.
L'éditorial publié la semaine dernière par le quotidien chinois anglophone Global Times à la veille du sommet remarquait qu'il était temps pour l'opinion publique chinoise de prendre en compte les impératifs de sa position d'" acteur responsable ". Il soulignait ainsi à propos des prêts à l'Afrique que, même si une partie de la population chinoise vit encore dans la pauvreté, la Chine doit accepter de " donner plus et prendre moins ".
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