La production manufacturière au plus haut depuis 18 mois, en octobre est portée par la demande intérieure.
Remise sur les rails de la croissance, la Chine affiche des indicateurs en hausse continue. Le premier, dévoilé en novembre, ne déroge pas à la tendance. L'indice des directeurs d'achats dans le secteur manufacturier (PMI), publié par la China Federation of Logistics and Purchasing, enregistre, en octobre, son huitième mois de hausse depuis le début de l'année, à 55,2, son meilleur score depuis dix-huit mois. La banque britannique HSBC, qui, hier, livrait ses propres estimations, confirme cette progression. En clair, les usines chinoises se sont plus que jamais remises au travail.
Numéro d'équilibrisme
Mission presque accomplie pour le gouvernement chinois : ces usines tournent essentiellement pour la Chine elle-même, alors que les exportations continuaient de baisser en septembre (- 15,2 %). Un motif de satisfaction pour les dirigeants chinois, qui ont lancé en octobre 2008 leur plan de relance à 450 milliards d'euros, pour doper la demande intérieure.
La hausse des commandes à l'export, dont l'indice est passé de 53,3 à 54,5 entre septembre et octobre, montre que l'économie chinoise renoue aussi avec l'extérieur. Cependant, le ministre du Commerce, Chen Deming, reste prudent : « Le chemin de la reprise sera difficile et tortueux, et nous ne verrons probablement pas tout de suite une reprise de la demande internationale. »
Le numéro d'équilibrisme n'est pas fini pour le parti, qui hésite entre stimulation de l'économie et crainte d'une nouvelle surchauffe. Pékin a déployé des moyens colossaux pour faire repartir sa machine le plus rapidement possible. L'assouplissement du crédit a permis aux banques de prêter abondamment aux entreprises chinoises.
Depuis le début de l'année, 860 milliards d'euros de prêts ont été accordés. Les dirigeants chinois n'ont toutefois pas oublié l'épineux problème posé par les créances douteuses de leurs grandes banques, dont les comptes avaient été assainis à coup de milliards de yuans avant leur introduction en Bourse. Malgré les risques de bulles, le ministre du Commerce recommande de ne pas retirer trop brutalement le plan de relance. Alors que la Chine s'apprête à remplir son objectif de croissance de 8 % sur l'année, la question de l'après-crise reste entière, car le moteur chinois ne pourra vivre indéfiniment sous perfusion.
© 2009 Le Figaro. Tous droits réservés.
1 commentaires:
A plein régime...
Pas toute en tout cas.
Il y a beaucoup d'usines chinoises qui tournent à 50% en dessous de leur capacité de production.
Enregistrer un commentaire