Des prévisions météo pour tousCe n'est certes qu'un petit pas supplémentaire, mais il va dans la bonne direction. Réunis à Genève du 31 août au 4 septembre 2009 à l'occasion de la 3e Conférence mondiale sur le climat, les représentants de quelque 180 pays se sont accordés sur la mise en place d'un "cadre global pour les services climatologiques". Un système qui doit permettre de rendre disponibles des informations essentielles permettant de limiter l'impact des dérèglements climatiques attendus au cours de ce siècle.
"La réunion de Genève était une réunion scientifique et technique visant à répondre à des problèmes concrets. Celle de Copenhague est une réunion politique, mais la mise en oeuvre des décisions qui y seront prises demandera des informations scientifiques et techniques. En ce sens, l'accord obtenu ici soutiendra les décisions sur l'adaptation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre qui seront prises à Copenhague. On va, par exemple, développer les énergies renouvelables qui reposent sur le vent, le soleil ou l'hydraulique. Mais, avant de construire un barrage, il est important de savoir quel sera le régime des pluies dans cinquante ans", commente Michel Jarraud, le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
Pour pouvoir agir, poursuit-il, il faut des observations, "un peu comme un médecin a besoin de connaître la température et la pression sanguine de son patient pour prévenir d'éventuels problèmes". Or il existe aujourd'hui un important déficit d'informations dans certaines parties du monde, en particulier dans les pays en voie de développement. "En Afrique, les réseaux de mesures hydrologiques sont totalement insuffisants, voire inexistants, concernant pas mal de bassins et de grandes rivières. Ces informations ont pourtant une influence capitale pour la gestion de l'agriculture, de la santé... On peut citer l'exemple du risque d'épidémie de malaria - parce que les moustiques se développent dans certaines conditions de température et d'humidité - ou celle de méningite qui, à l'inverse, est liée aux périodes sèches et se propage par la poussière. Les vaccins contre cette maladie sont coûteux et doivent être injectés au moment le plus opportun possible, car ils ont une durée d'efficacité limitée dans le temps."
"Il faut que les prévisions de pluie arrivent chez les agriculteurs"
Les études actuelles sur les changements climatiques apportent des réponses à des échelles relativement larges, explique encore M. Jarraud, mais elles ne sont pas suffisantes pour décider d'actions concrètes au niveau national ou régional. "Il faut donc rendre des données disponibles à une échelle plus adaptée à la prise de décision, à la manière de ce que l'on a fait dans le domaine de la météorologie. Il faut aussi identifier quelles informations sont utiles pour les différents secteurs. Enfin, il faut les faire parvenir en temps voulu et sous une forme qui les rende utilisables pour les usagers. Dans le sud du Sahel, par exemple, il faut faire en sorte que les prévisions de pluie arrivent chez les agriculteurs dans les villages." Il est essentiel que les pays les moins développés en soient capables, insiste Michel Jarraud, car ce sont eux qui sont les plus affectés par les catastrophes naturelles. "Ce n'est ni une fatalité ni une coïncidence. Et chaque catastrophe ramène le compteur du développement de ces pays quelques années en arrière. Ce fut notamment le cas pour le Mozambique, frappé par d'importantes inondations en 2000."
Si l'on ne pourra jamais prévoir qu'un orage va frapper dans trois ans à tel endroit, l'objectif est de développer des prévisions à long terme. "Quelle est la probabilité que l'été prochain soit plus chaud ou plus humide ? On ne s'appuie plus sur les données statistiques du passé, mais sur les scénarios probables pour le futur. Il faudra aussi un travail de réflexion et d'éducation, car cela demandera une forme de prise de décision très différente de ce que l'on a l'habitude de faire."
Mais l'accès à ces informations sera-t-il gratuit ? A l'heure actuelle, c'est le cas de toutes les données touchant à la protection des personnes et des infrastructures. "Et je suis certain que cela le restera", affirme le patron de l'OMM.
La Chine offre son aide aux pauvres
La Chine apporte son soutien actif à la mise en commun des observations sur le climat, qui a fait l'objet d'un consensus lors de la 3e Conférence mondiale sur le climat, réunie à Genève en septembre dernier, écrit le quotidien Guangming Ribao. Les chefs d'Etat et de gouvernement de 80 pays y ont adopté la création d'un "cadre mondial pour les services climatologiques" destiné à faciliter la circulation des informations sur l'évolution et sur les changements du climat.
Le vice-président chinois Hui Liangyu a souligné les efforts de son pays en vue de se doter d'un réseau d'observation du climat apte à fournir les données nécessaires à la lutte contre les catastrophes, et il a réaffirmé la détermination de la Chine à prendre sa part de responsabilités - "communes quoique diverses" - dans les efforts faits par la communauté internationale face au changement climatique.
Plus concrètement, Shen Xiaonong, directeur de l'Office chinois de météorologie, a précisé pour le site Internet Guoji Zaixian que "les données des satellites sont essentielles pour la lutte contre les calamités, mais qu'elles sont très difficiles à obtenir pour les pays en développement. C'est pourquoi, en collaboration avec les satellites commerciaux européens et américains, nous fournissons à certains pays les données provenant de l'observation des zones que nous couvrons, comprenant le Pacifique, l'Asie et une partie de l'océan Indien. Le Premier ministre Wen Jiabao, quant à lui, a promis de fournir des données complètes aux pays fortement soumis à l'influence des tsunamis dans l'océan Indien. Nous fournissons non seulement des données mais aussi des instruments, et il s'agit d'une aide gratuite."
L'hyperconsommation, c'est la mortLa prospérité, c'est la réalisation de nos espoirs et de nos désirs. Demandez aux gens ce que cela signifie pour eux, et ils vous parleront spontanément de leur famille, de leurs amis, de leur aspiration à vivre en sécurité, à avoir un travail décent et à se sentir intégrés à une communauté. Les revenus sont étonnamment mal classés parmi les priorités que citent les gens pour "vivre bien". Ils sont néanmoins clairement identifiés comme un moyen d'y parvenir. La croissance a cependant distribué ses bienfaits pour le moins inégalement. Un cinquième de la population de la planète se partage à peine 2 % des revenus mondiaux. Les inégalités se sont accrues au sein des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) au cours des vingt dernières années. Tandis que les riches ne cessent de s'enrichir, les revenus réels des classes moyennes, eux, stagnent depuis longtemps dans les pays occidentaux.
Le problème de l'équité (ou plutôt de l'absence d'équité) n'est qu'une des nombreuses raisons justifiant la remise en question de la recette classique de la prospérité. Le développement de l'économie se répercute aussi sur les ressources naturelles. Alors que le volume de l'économie mondiale a quintuplé au cours des cinquante dernières années, on estime que, dans le même temps, 60 % des écosystèmes de la planète ont été dégradés.
Le fait que nous vivons au-dessus de nos moyens est désormais tangible. Les prix des matières premières explosent, la calotte glaciaire fond et les institutions financières s'effondrent. Un sous-système d'expansion continue (l'économie) qui repose sur un système écologique fini (la planète) porte en lui les germes de sa propre destruction. Continuer comme si de rien n'était n'est déjà plus concevable. Mais qu'en sera-t-il en 2050, quand 9 milliards de personnes aspireront au niveau de prospérité des pays de l'OCDE ? Il faudrait, pour les satisfaire, multiplier la taille de l'économie mondiale par quinze d'ici à 2050 et par quarante d'ici à la fin du siècle.
Disons-le tout de suite : les pays pauvres ont un besoin urgent de développement économique. Demander à la Chine et à l'Inde de renoncer à accroître leur niveau de vie ne marchera jamais. La question est donc la suivante : l'augmentation des revenus des pays déjà riches constitue-t-elle toujours un objectif politique adéquat ? N'est-il pas temps de restreindre nos désirs matériels pour nous fixer d'autres buts, autrement plus satisfaisants ?
Le problème, c'est que le capitalisme dépend structurellement de la croissance. Le progrès technologique continuel signifie que l'on peut produire davantage avec la même quantité de main-d'oeuvre. On a donc besoin de moins en moins de gens pour produire la même quantité de biens d'une année sur l'autre. Tant que l'économie croît suffisamment pour compenser les gains de productivité, cela ne pose pas de problème. Dans le cas contraire, le marché du travail se contracte. Des gens perdent leur emploi. Comme il y a moins d'argent dans l'économie, la production s'effondre, les dépenses publiques diminuent et la capacité de l'Etat à rembourser sa dette s'affaiblit. La croissance est tout simplement la clé de voûte du système.
Nous devons brider le matérialisme effréné
Ce qui nous amène à un dilemme peu réjouissant : si la croissance n'est pas tenable à long terme, la décroissance, elle, est synonyme d'instabilité. La solution classique à ce problème s'appelle le "découplage". Cela consiste à maintenir une croissance continue tout en réduisant les besoins des industries en matières premières. L'efficacité étant censée être l'une des spécialités du capitalisme moderne, le découplage semble être un moyen logique pour sortir du dilemme de la croissance.
De fait, en trente ans, la quantité d'énergie nécessaire pour produire 1 dollar de richesses a diminué en moyenne d'un tiers. Entre 1980 et 2008, l'intensité énergétique mondiale est passée de près de 1 kilo de CO2 par dollar d'activité économique à moins de 770 grammes. Ce type de découplage (relatif) est soutenu par la quête du profit : réduire la consommation de matières premières diminue les coûts de production. Toutefois, sur la même période, la baisse de l'intensité carbonique a été plus que compensée par le développement de l'activité économique. Au plan mondial, le volume des émissions de CO2 a augmenté de 40 % depuis 1990. L'ampleur des progrès à réaliser est d'autant plus décourageante. Dans un monde peuplé de 9 milliards d'êtres humains, tous désireux de vivre comme un Européen d'aujourd'hui, il faudrait réduire les émissions de carbone de 11 % chaque année pour stabiliser le climat, soit seize fois plus que ce que nous avons fait depuis 1990. Naturellement, cette baisse de l'intensité énergétique devra être encore plus draconienne si nous voulons continuer sur le chemin de la croissance au-delà de 2050. En réalité, selon certaines hypothèses, nous devrions même, pour stabiliser nos émissions, être capables d'extraire du carbone de l'atmosphère. Mais où sont les technologies qui le permettraient ? Quel genre de vie nous offrirait un tel monde ? Aucun dirigeant politique ne peut répondre à ces questions.
La vérité, c'est qu'il n'existe pour l'heure aucun scénario crédible, socialement juste et écologiquement tenable pour maintenir la croissance dans un monde peuplé de 9 milliards d'êtres humains. Il est aussi simpliste qu'illusoire de se dire que la propension du capitalisme à rechercher l'efficacité nous permettra de stabiliser le climat et de nous prémunir contre la raréfaction des ressources naturelles.
Le gouvernement est lui-même tiraillé. D'un côté, il a pour mission d'"assurer l'avenir", c'est-à-dire de préserver le bien-être écologique et social de la population à long terme. De l'autre côté, il doit assurer la stabilité macroéconomique. Or, tant que celle-ci dépendra de la croissance, l'Etat aura intérêt à soutenir des structures sociales qui renforcent l'individualisme matérialiste.
Si, en revanche, l'économie était libérée de l'exigence structurelle de croissance, le gouvernement pourrait véritablement jouer son rôle de protecteur de nos intérêts écologiques et sociaux. Dans cette optique, il faut commencer par adapter l'économie à ces nouvelles exigences, en réalisant des investissements écologiques massifs : énergies renouvelables, efficacité énergétique, protection de l'environnement. Au coeur de cette approche se trouve le concept d'"entreprise écologique" : une activité fondée sur une communauté sociale et sur une gestion optimisée des ressources, créant des emplois utiles et porteurs de sens, et produisant des biens ou des services à faible empreinte écologique.
Nous devons également rompre la logique sociale de l'hyperconsommation et brider le matérialisme effréné. Cela suppose de repenser les biens sociaux et d'investir dans la capacité des gens à participer à la société par des moyens moins matérialistes. Cela demande aussi un véritablement engagement des nations les plus riches à soutenir le développement durable des pays les plus pauvres. Pour les économies développées du monde occidental, la prospérité sans croissance n'est plus une utopie. C'est une nécessité écologique et financière.
Tim Jackson - Professeur en développement durable à l'université du Surrey, il est l'auteur du récent rapport de la Commission britannique pour le développement durable intitulé "La prospérité sans la croissance".
Démographie : le grand tabou La population mondiale a doublé au cours des cinquante dernières années pour dépasser les 6 milliards d'individus. Elle devrait passer à 9 milliards d'ici à 2050. Les Etasuniens devraient passer de 300 millions à 400 millions à cet horizon. L'essentiel de la croissance démographique sera cependant concentré dans les régions les plus défavorisées, comme l'Afrique et le sous-continent indien, dont les émissions de CO2 sont relativement faibles, au minimum vingt fois inférieures à celles des Etats-Unis. Des différences abyssales, qui expliquent sans doute que les acteurs politiques et les organisations écologistes soient rares à aborder ce sujet. Pour Friends of the Earth, l'enjeu décisif consiste avant tout à réduire la surconsommation colossale des pays riches. "Les pays du G8 représentent 13 % de la population mondiale, mais sont responsables de 45 % des émissions de gaz à effet de serre", précise Tom Picken, membre de cette ONG. "Lutter contre les inégalités en matière d'utilisation des ressources est le moyen le plus rapide et le plus efficace pour diminuer les émissions à l'échelle planétaire." Pour Greenpeace, aborder la question démographique à Copenhague ou lors d'autres sommets préliminaires serait contre-productif. "Le débat entre les pays industrialisés et ceux qui le sont moins est si sensible et si gangrené par la méfiance qu'y introduire une question comme la croissance démographique ne ferait que susciter la colère", insiste Stephanie Tunmore, la porte-parole de Greenpeace International. Pourtant, des rapports continuent de désigner la croissance démographique comme un grave problème écologique. Selon le rapport Living Planet du WWF, publié l'an dernier, "alors que la planète est déjà en surchauffe, maintenir l'augmentation de la population et de l'empreinte écologique individuelle n'est pas une option durable", affirme ce document. "Les populations en croissance rapide font parfois obstacle à la réalisation d'objectifs de développement dans les pays à faible revenu", écrivent encore les auteurs. "Toute augmentation de la population représente une diminution d'autant de la biocapacité (capacité à produire des ressources naturelles) disponible pour satisfaire les besoins de chaque individu : le pays se retrouve ainsi de plus en plus dépendant des biocapacités extérieures." Cependant, "la croissance démographique peut être ralentie et ses conséquences néfastes pour le bien-être des êtres humains atténuées si l'on offre aux femmes une meilleure éducation et des perspectives économiques, et que l'on améliore l'accès aux services et aux conseils de planning familial pour les femmes souhaitant reporter, espacer ou limiter leurs grossesses." Bien que la plupart des pays, y compris les moins industrialisés, aient pris diverses mesures visant à faire baisser leur croissance démographique, l'ONU estimait en 2004 que plus de 137 millions de femmes souhaitant utiliser des méthodes de contraception n'y avaient pas accès. Elles étaient par ailleurs 64 millions à recourir à des techniques contraceptives peu efficaces. L'Optimum Population Trust (OPT), que soutiennent notamment l'écrivain et militant du développement durable Jonathon Porritt et le naturaliste David Attenborough, assure que le planning familial est moins coûteux que de nombreuses autres solutions avancées pour réduire les émissions de CO2. Quant à Oliver Tickell, l'auteur du livre Kyoto 2, il estime que, dans un pays tel que les Etats-Unis, chaque naissance non désirée effectivement évitée permet d'éviter l'émission de 1 500 tonnes de CO2 (estimation fondée sur une émission de 20 t par habitant et par an et sur une espérance de vie de 75 ans). Ce qui revient, avec des frais de santé de 150 dollars, à un coût de réduction de seulement 0,10 dollar par tonne de CO2. Pour cet auteur, 500 millions de dollars devraient être alloués au Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) pour qu'il atteigne son objectif : fournir un accès universel aux services de santé de la procréation d'ici à 2015. Sous le gouvernement Bush, les Etats-Unis ont refusé tout financement au FNUAP. Il est temps de mettre fin au tabou qui règne sur cette question, a estimé de son côté le président de l'OPT, Roger Martin. "Chaque individu supplémentaire, en particulier chaque individu riche dans les pays de l'OCDE, fait diminuer plus rapidement encore la part des ressources mondiales toujours plus rares qui échoit à chacun. Il est urgent que des mesures démographiques non contraignantes soient prises dans tous les pays." Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), reste néanmoins peu désireux de mettre la question sur la table des négociations. "Beaucoup disent que la pression démographique est un moteur essentiel de l'augmentation des émissions polluantes, ce qui est absolument vrai, mais en conclure : 'Très bien, donc il nous faut une politique démographique qui limite les émissions', c'est entrer sur un terrain moralement glissant", estime-t-il. "Pour beaucoup d'Africains, un enfant, c'est une retraite", ajoutait-il lors d'une conférence cette année. C'est pourtant un enjeu moral dans la lutte contre la misère dans le monde, réplique Lester Brown, de l'éminent Earth Policy Institute. "La quasi-totalité des 80 millions d'êtres humains qui s'ajoutent chaque année à la population mondiale naissent dans des pays où les réseaux de soutien sont déjà en cours de dégradation en raison d'une pression démographique excessive, donc dans les pays les moins en mesure de les accueillir. Dans ces pays, le risque de faillite de l'Etat va croissant", assure-t-il dans son article A Civilizational Tipping Point. La croissance démographique risque de contribuer, à l'horizon 2030, à "un scénario catastrophe achevé", avec la hausse de la demande en produits alimentaires et en autres ressources, déclarait il y a quelques mois John Beddington, le nouveau conseiller scientifique principal du gouvernement britannique. "Si nous nous en désintéressons, met-il en garde, nous devrons nous attendre à de graves déstabilisations des sociétés, à une augmentation des émeutes et à de sérieux problèmes migratoires, lorsque les populations se déplaceront pour fuir les pénuries de nourriture et d'eau."
Une boîte à outils pour la planète
- L'urine, un engrais naturel - La fabrication d'engrais artificiel est un processus très gourmand en énergie, qui représente près de 1 % de la consommation mondiale. Aussi incongru que cela puisse paraître, l'utilisation d'urine humaine - stérile et riche en azote - pourrait éviter le rejet dans l'atmosphère de plus de 180 millions de tonnes de dioxyde de carbone chaque année. L'Institut pour l'environnement de Stockholm (Stockholm Environment Institute) a déjà installé des systèmes de collecte d'urine, avec réservoirs de stockage souterrains, dans plus de 800 logements de Chine rurale, permettant ainsi de réduire de près de 20 tonnes le volume annuel d'émissions de dioxyde de carbone. - Déjà disponible
- Lessives sèches - La première machine à laver (presque) sans eau au monde pourrait bientôt réduire drastiquement les quantités d'eau et d'énergie nécessaires à nos lessives. Les prototypes mis au point par la start-up britannique Xeros utilisent des milliers de billes de nylon polarisées qui s'accrochent aux taches et absorbent la saleté. Ce procédé, qui laisse les vêtements secs, permet de consommer 90 % d'eau et 40 % d'énergie de moins que les machines à laver et à sécher conventionnelles. Si les quelque 300 millions de foyers équipés de lave-linge dans le monde troquaient leurs vieilles machines pour ces nouveaux modèles, la planète économiserait 28 millions de tonnes de CO2 par an. Disponible en 2010
- Energie et algues vertes - Les algues vertes poussent comme de la mauvaise herbe en présence de dioxyde de carbone. Or un hectare de ces algues peut produire jusqu'à 100 fois plus de biocarburant qu'un hectare de maïs, de soja ou de canne à sucre. La société Petroalgae, installée à Melbourne, en Floride, compte établir l'an prochain en Chine sa première ferme de production de biocarburant à base d'algues sur quelque 2 000 hectares. Selon les responsables de l'entreprise, les algues vertes peuvent absorber le dioxyde de carbone directement à sa sortie des cheminées d'usine. Si l'on pouvait utiliser les émissions de carbone de toutes les centrales du monde pour faire pousser des algues vertes et les transformer en biocarburant, le volume de CO2 rejeté dans l'atmosphère diminuerait de près de 9 milliards de tonnes par an ! Disponible en 2010
- Des champs de méthane - Le méthane extrait des déjections animales peut être utilisé comme biocarburant. La principale usine de biogaz au monde a été inaugurée en 2008 à Penkun, en Allemagne. Chaque année, elle recycle 84 000 tonnes de purin en combustible exploitable. Le purin est mis à fermenter avec un mélange de maïs et d'autres céréales pour produire du biométhane, qui servira à son tour à générer 20 mégawatts d'électricité et 22 mégawatts de chauffage pour les 50 000 habitants de la ville. Déjà disponible.
- Des ailes plus flexibles - Les avions de ligne modernes sont merveilleusement bien conçus en matière d'aérodynamisme, mais ils restent soumis à des turbulences qui se forment en conséquence du frottement de l'air sur la surface de l'appareil. Des simulations en tunnel aérodynamique ont permis de montrer qu'en permettant à une petite partie des ailes d'osciller de part et d'autre de l'avion, on pourrait réduire de 20 % la résistance au vent et la consommation de carburant. En cours de développement.
- Réseaux électriques supraconducteurs - Jusqu'à 10 % de l'électricité produite est perdue avant même de parvenir jusqu'à l'utilisateur, en raison des pertes liées au réseau électrique. La société American Superconductor, de Devens, dans le Massachusetts, a mis au point un câble électrique supraconducteur permettant de diviser par trois les déperditions d'énergie sur des lignes maintenues à - 196 °C [température de l'azote liquide]. En 2008, l'entreprise a fourni les câbles de la première liaison supraconductrice au monde, qui s'étend sur près de 600 mètres dans l'Etat de New York et peut conduire 574 mégawatts d'électricité. Déjà disponible.
- Fours à micro-ondes géants - Réputés pour leur capacité à réchauffer de la nourriture en consommant peu d'énergie, les fours à micro-ondes pourraient permettre à l'industrie chimique de réaliser de vastes économies en réchauffant de la même manière des substances réactives. Rien qu'au Royaume-Uni, le secteur chimique consomme chaque année l'équivalent de la production d'électricité de vingt centrales à charbon. Des études récentes indiquent que l'utilisation de fours à micro-ondes pourrait réduire de 90 % les besoins en énergie de l'industrie chimique. En cours de développement.
- Coupez le courant - Vous n'aurez plus d'excuse pour laisser un appareil électrique sous tension lorsque vous quittez votre maison. Un nouveau système intelligent, mis au point par la société Semitech Innovations, de Melbourne, en Australie, vous permet de contrôler et d'éteindre tous vos appareils électriques grâce à un logiciel installé sur votre téléphone portable ou votre ordinateur. Une étude pilote menée par la société a montré qu'un immeuble de bureaux pouvait ainsi réduire sa consommation d'énergie de 25 %. Déjà disponible.
- Des trucs en plumes - L'industrie pétrochimique produit chaque année 38 millions de tonnes de fibres synthétiques telles que le nylon ou le polyester. Ces fibres pourraient en partie être fabriquées à partir des 5 millions de tonnes de plumes de poulet que génère sans les utiliser l'industrie agroalimentaire, explique Andrew Poole, membre de la Commonwealth Scientific and Research Organisation, installée à Geelong, en Australie. Avec son équipe, Poole est en effet parvenu à fabriquer des fibres à partir de la kératine, une protéine très résistante présente dans les plumes de poulet. En cours de développement.
- Eteignez vos moteurs - Les gros moteurs consomment énormément lorsqu'on les laisse tourner au point mort. Aux Etats-Unis, les camions de transport longue distance continuent de tourner la nuit pendant huit heures d'affilée pour alimenter les systèmes de climatisation pendant que leurs chauffeurs dorment. Dans les gares, les engins d'aiguillage passent jusqu'à 72 % de leur temps au point mort. Rien qu'aux Etats-Unis, cela représente un gaspillage de 4 milliards de litres de carburant, et 11 millions de tonnes de dioxyde de carbone chaque année. De nouvelles technologies déjà disponibles, comme les places de parking électrifiées et les systèmes d'allumage automatique (réglé selon la température ou d'autres critères) pourraient permettre de réduire de 90 % ces impacts négatifs. Déjà disponible.
- Offshore et vertical - L'exploitation des vents du large, plus puissants et plus constants, permet aux turbines de générer entre 30 % et 50 % d'énergie éolienne de plus que les mêmes installations à terre. L'Aerogenerator, développé par WindPower à Cranfield, au Royaume-Uni, tourne autour d'un axe vertical; et il est particulièrement adapté aux structures offshore grâce à son centre de gravité bas et à sa capacité de fonctionner indépendamment de la direction du vent. Cela signifie également que ces turbines pourraient atteindre des dimensions beaucoup plus importantes que celles montées sur un axe horizontal, qui deviennent instables ou inefficaces à partir d'une certaine hauteur. L'Aerogenerator est également plus facile et moins coûteux à entretenir, car les équipements de maintenance peuvent être installés au niveau de la surface de la mer. En cours de développement.
- Géothermie à basse température - L'ajout de nanoparticules métalliques dans l'eau [utilisée comme véhicule de chaleur] dans les exploitations géothermiques pourrait permettre d'utiliser cette source d'énergie presque partout sur Terre. Généralement, les centrales géothermiques ont besoin de sources d'eau chaude d'une température supérieure à 160 °C, lesquelles se trouvent rarement à moins de 5 000 mètres de profondeur. Certains systèmes peuvent fonctionner avec des sources à seulement 65 °C, mais ils sont peu efficaces et produisent donc une énergie coûteuse. L'addition de nanoparticules pourrait permettre d'améliorer ces systèmes en extrayant 30 % de chaleur supplémentaire à partir de la même quantité d'eau. Les chercheurs du Pacific Northwest National Laboratory de Richland, dans l'Etat de Washington, préparent une étude pilote pour la fin de l'année. En cours de développement.
- Des cellules photovoltaïques invisibles - Comment produire de l'énergie renouvelable dans des centres-villes bondés qui ne laissent guère d'espace pour installer des cellules photovoltaïques ? C'est facile : il suffit d'en utiliser des transparentes et de les coller sur les fenêtres. Les cellules photovoltaïques traditionnelles en silicium arrêtent trop de lumière, mais celles développées par la société Konarka, de Lowell, dans le Massachusetts, sont constituées de fines couches de polymères organiques et possèdent des électrodes transparentes. Elles peuvent également être imprimées sur des feuilles de plastique, rendant ainsi leur coût de fabrication bien inférieur à celui des modèles en silicium. Un immeuble de bureaux de 50 étages pourrait générer près de la moitié de l'énergie dont il a besoin et éviter chaque année le rejet de 2 000 tonnes de dioxyde de carbone. Déjà disponible.
- Des serveurs informatiques flottants - Sachant qu'un grand centre de serveurs informatiques peut consommer autant d'énergie que 30 000 maisons, ce secteur a encore beaucoup de progrès à faire en matière d'économie d'énergie. L'installation de ces serveurs en mer, sur des porte-conteneurs aménagés ou des bateaux spécialement conçus, pourrait réduire de moitié leurs besoins en énergie fossile, explique Amin Vahdat, directeur du Center for Networked Systems à l'université de San Diego, en Californie. Ces fermes de serveurs offshore pourraient utiliser l'eau de mer pour leur système de refroidissement, au lieu des climatisations mécaniques, et exploiter l'énergie marémotrice pour s'alimenter en électricité. Plusieurs entreprises s'intéressent déjà à cette idée, mais il faudra au moins trois ans, voire cinq, avant qu'un tel système puisse voir le jour. En cours de développement.
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