Le Premier ministre français a proposé, hier, une multiplication des coopérations pour aider la Chine à réduire ses émissions de gaz polluants.
En pleine mission de réconciliation à Pékin, le Premier ministre français, François Fillon, s'est bien gardé, hier, de formuler la moindre critique directe à l'encontre des autorités chinoises que de plus en plus de dirigeants occidentaux accusent pourtant d'avoir largement participé à l'échec du sommet de Copenhague sur le climat. Le chef du gouvernement français a préféré, au fil de ses rencontres officielles et des cérémonies de signatures de contrats commerciaux, d'un montant total estimé par Matignon à 6,3 milliards d'euros, mettre en avant le potentiel de coopération des deux pays pour une « économie décarbonée » dans le domaine des transports, de l'aménagement urbain et de l'énergie.
Parrainant, dans la matinée, l'officialisation de la création de la TNPC, la coentreprise créée par EDF et le chinois CGNPC pour construire et exploiter deux réacteurs nucléaires de technologie EPR à Taishan, François Fillon a ainsi salué une coopération nucléaire permettant à la France et à la Chine « d'être au premier rang de la responsabilité écologique mondiale ». Pékin, qui tente de casser sa dépendance au charbon dont la combustion assure encore 75 % de la production d'électricité du pays, explique que l'accroissement de son parc nucléaire associé au développement de champs d'éoliennes, de centrales solaires et de barrages hydroélectriques, lui permettra de réduire progressivement la croissance de ses émissions de CO2.
Cherchant à s'imposer en partenaire privilégié de cet effort, Paris a annoncé, hier, la création dans une université de Canton d'un cursus de formation d'ingénieurs nucléaires chinois parrainé par des industriels français ainsi que plusieurs projets de réduction de gaz à effet de serre subventionnés par l'AFD, l'Agence française de développement.
Appel du pied
Reconnaissant plus tard, devant une assemblée d'entreprises françaises et chinoises, qu'il aurait souhaité un texte plus ambitieux à Copenhague, François Fillon a rappelé que l'ensemble des signataires de l'accord « allaient devoir préciser de façon transparente les mesures qu'ils prendront pour respecter leur engagement ». Pour certains observateurs, cette référence à une « transparence » des engagements était un clair appel du pied aux autorités de Pékin, qui refusent pour l'instant catégoriquement de voir leurs « efforts » contrôlés par des institutions internationales.
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