Hollywood vainqueur de Pékin. L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a confirmé hier en appel une condamnation de la Chine sur son régime d'importation et de distribution de films, livres et musique jugé discriminatoire par les Etats-Unis, défendant les grands producteurs hollywoodiens. L'organe d'appel a « confirmé » la décision de l'organe de règlement des différends (ORD) condamnant la Chine et recommande à Pékin de « se mettre en conformité » avec les règles de l'OMC, indique un rapport publié sur le site Internet du gendarme du commerce mondial.
Cette décision a été saluée comme « une grande victoire » par les Etats-Unis, qui ont dit espérer que « la Chine répondra rapidement à ces décisions pour mettre son régime en conformité » avec l'OMC. « La décision de l'organe d'appel est essentielle pour assurer un accès total au marché chinois aux exportateurs de produits légaux et de grande qualité comme pour les distributeurs de ces produits », a commenté le représentant américain au Commerce, Ron Kirk, cité dans un communiqué. « Les compagnies américaines et leurs employés sont à la pointe de ces industries et méritent une vraie chance » sur le marché chinois, a-t-il insisté, soulignant une décision également importante pour la lutte contre le piratage de propriété intellectuelle.
L'OMC avait condamné la Chine le 12 août suite à une plainte des Etats-Unis accusant Pékin, depuis avril 2007, de restreindre l'accès de son territoire aux produits des grandes compagnies américaines de l'audiovisuel. Washington jugeait particulièrement « discriminatoires », les « exigences » posées par la Chine, réclamant notamment que les exportateurs et distributeurs américains de CD, DVD et livres passent par un intermédiaire chinois. Les autorités chinoises avaient rejeté la condamnation de l'OMC et annoncé le 22 septembre leur intention de faire appel.
La Chine, qui n'a accédé à l'OMC qu'en 2001, fait de plus en plus l'objet de condamnations au sein du gendarme du commerce mondial, notamment de la part des Etats-Unis. Les relations entre le nouveau géant commercial et Washington se sont ainsi particulièrement dégradées cet automne sur des accusations mutuelles de protectionnisme. Après la décision de lundi, il ne reste qu'une plainte américaine en cours à l'OMC sur l'accès aux marchés des matières premières chinoises.
MARIE-LAURE CITTANOVA
© 2009 Les Echos. Tous droits réservés.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire