L'ouverture d'un consulat général à Lyon va favoriser les échanges économiques et culturels.
Dans un millier de mètres carrés de bureaux installés dans le VIe arrondissement, la République populaire de Chine ouvre à Lyon son troisième consulat général implanté en France métropolitaine. Cette représentation sera désormais un interlocuteur privilégié pour mieux approcher le business de ce pays en pleine expansion.
La région Rhône-Alpes représente 12 % des échanges économiques entre la Chine et la France. Plus d'une centaine d'entreprises de la région y sont déjà implantées parmi lesquelles bioMérieux, Aldès, GL-Events, des PME comme Clasquin (logistique) ou Mixel (mélangeurs industriels), des grandes écoles comme l'Insa, Centrale-Lyon et l'EM Lyon dont l'antenne de Shanghaï accueillera l'an prochain des rencontres économiques.
Dix-sept entreprises à capitaux chinois sont présentes sur le territoire régional comme Bluestar Silicones (chimie), Lovsa France (dermocosmétiques) ou encore YingLi Green Energy (écotechnologies). Signe de l'intérêt que portent les Chinois à la région, c'est l'ensemble des membres de l'association des entreprises chinoises implantées en France, soit une délégation de 43 personnes, qui a accompagné l'ambassadeur Kong Quan pour cette inauguration lyonnaise à laquelle s'est greffée une série de rencontres. À quelques mois de l'Exposition universelle de Shanghaï, qui sera marquée par une forte présence de la région Rhône-Alpes, l'importance de l'événement n'a pas échappé aux milieux économiques et politiques lyonnais. Plus besoin de passer par Paris ou par Marseille pour les Lyonnais et Auvergnats désireux de récupérer les sésames nécessaires pour se rendre en Chine.
Le neuvième client et le troisième fournisseur
« Le marché chinois est encore un marché difficile d'accès pour nos entreprises, car les barrières linguistiques, juridiques ou de distance, ne manquent pas entre les deux pays. Ce consulat va également faciliter les choses pour les Chinois désireux de s'implanter en Rhône-Alpes » se félicite le président de la CRCI Jean-Paul Mauduy. « Le courant d'affaires existe entre les deux pays, cette ouverture arrive au bon moment », s'enthousiasme Guy Mathiolon, président de la CCI de Lyon.
Au premier semestre 2009, les exportations de Rhône-Alpes, en forte croissance depuis 2005, ont reculé de 10 %. Dans la balance des échanges, la Chine reste le 9e client et le troisième fournisseur. « Cette ouverture est de grande importance » note à son tour le consul général de Chine à Lyon Li Ping qui promet des « aides et des services satisfaisants aux Chinois venant en France et aux amis français » vivant dans la circonscription du consulat. Deux années ont été nécessaires à la forte délégation chinoise pour trouver les locaux adéquats dans la ville. Installés provisoirement à la Cité internationale, ils sont désormais implantés rue Louis-Blanc (VIe arrondissement).
La coopération entre Rhône-Alpes et la Chine est une tradition. Depuis la route de la soie au XVe siècle, la chambre de commerce de Lyon a été historiquement la première institution à organiser en 1895 une mission commerciale en Chine. Paul Berliet a été précurseur des industriels lyonnais, en ouvrant, en 1965, une usine de camions en Chine destinée au marché intérieur. L'échange est également intellectuel. Si près de 5 000 étudiants chinois sont présents dans la région, la tradition remonte à la première partie du XXe siècle et l'ouverture de l'Institut franco-chinois. « Lyon a hébergé et formé près de 500 scientifiques et chercheurs chinois », souligne l'ambassadeur Kong Quan.
Au fort Saint-Irénée (Ve arrondissement), une exposition permanente retrace ce pan méconnu de l'histoire lyonnaise et rappelle le passage de jeunes révolutionnaires comme Deng Xiaoping ou Zhou Enlai venus convaincre leurs camarades. Enfin, l'office de tourisme a mis en place un circuit bilingue dans la ville pour attirer les touristes chinois.
L'année 2010 verra s'envoler vers la Chine de nombreuses délégations rhônalpines dans le cadre de l'Exposition universelle de Shanghaï où Rhône-Alpes est la seule région à disposer d'un pavillon. Elle y réalisera de manière pérenne un écoquartier dans la ville à partir des technologies de développement durable issues de Rhône-Alpes. En juillet, une délégation partira inaugurer le laboratoire de virologie de Wuham. Le premier à haute sécurité (P4) du pays. Grâce à Alain Mérieux, la mise en place de ce premier laboratoire chinois s'est effectuée en partenariat avec les équipes lyonnaises du P4 de Gerland.
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