Le gouvernement chinois vient d'annoncer que son pays allait, malgré la crise, devenir sur l'ensemble de 2009 le premier exportateur mondial, devant l'Allemagne. Selon ses calculs, les entreprises chinoises ont généré cette année 9 % de toutes les exportations de la planète.
Envisagé, dès l'été dernier par les chercheurs de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le bouleversement du podium mondial des plus gros exportateurs vient d'être confirmé par les officiels de Pékin. Habituellement prudent, Zhong Shan, le vice-ministre du Commerce chinois, vient d'annoncer, dans une déclaration mise en ligne hier par son gouvernement, que la Chine « allait probablement supplanter en 2009 l'Allemagne pour devenir le premier exportateur mondial ».« L'année 2009 a été l'année la plus difficile de l'histoire du commerce en Chine, mais la nation a réalisé des choses positives », déclare Zhong Shan. Malgré une baisse des exportations chinoises, estimée à 16,5 % sur l'ensemble de l'année, les entreprises domestiques ont, selon lui, réussi à augmenter leur part de marché à l'international par rapport aux autres pays exportateurs, plus touchés encore par la baisse de la demande mondiale. « La part des exportations chinoises dans les exportations mondiales passera de 8,86 % l'année dernière à 9 % cette année », assure ainsi le vice-ministre, qui annonce des exportations chinoises supérieures à 1.190 milliards de dollars sur les douze mois de l'année. Citant la Fédération des industries allemandes, la presse de Pékin assure que l'Allemagne n'aurait, sur la même période, exporté que pour 992,7 milliards de dollars de marchandises.
Après avoir enregistré une chute de 18,8 % de ses exportations sur les 11 premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2008, Pékin devrait bientôt annoncer une hausse, en glissement annuel, de près de 10 % de ses ventes à l'étranger sur le seul mois de décembre et prédit déjà un retour dans le vert sur l'ensemble de 2010. La comparaison avec les désastreuses statistiques de l'année 2009 et la légère reprise de la demande aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, qui restent les plus gros clients du « Made in China », devraient ainsi permettre au pays de revendiquer une croissance de plus de 10 % de ses exportations sur l'ensemble de 2010. Si les autorités de Pékin vont pouvoir expliquer dans les prochains jours que ces performances soulignent la pertinence de leur politique de relance, elles prennent garde de ne pas trop alimenter l'enthousiasme des producteurs locaux et assurent que l'année 2010 restera « complexe ». « Le commerce extérieur chinois est gros mais pas encore assez fort », explique Zhong Shan, avant d'appeler le pays à accélérer la restructuration de ses exportations qui resteraient trop dépendantes de productions à faible valeur ajoutée. Dans ce contexte de reprise fragile, Pékin ne cesse de réaffirmer qu'il ne peut se permettre d'enclencher une réévaluation de sa monnaie accrochée au dollar depuis un an et demi. Reprenant les mots de Wen Jiabao, le Premier ministre chinois, qui avait au cours du week-end exclu toute réévaluation du yuan, le ministère du Commerce affirme sur son site que la devise chinoise va, malgré les pressions étrangères, conserver un niveau « stable ».
PHOTO - Getty Images - Le Premier ministre chinois Wen Jiabao (R) et la chancelière allemande Angela Merkel (L) à l'Asia-Europe Meeting (ASEM) dans le Grand Hall du Peuple à Beijing, le 24 Octobre, 2008.
1 commentaires:
merci pour vos efforts,c'est du bon travail.
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