lundi 28 décembre 2009

PORTRAIT - L'architecte Frédéric Rolland touche au gigantisme en Chine

Les Echos, no. 20581 - Entreprises et régions, lundi, 28 décembre 2009, p. 14

Stades, opéras, gratte-ciel. L'architecte angevin et son épouse signent en Chine des projets de grande envergure. Il a également conçu une nouvelle série de bâtiments publics à Angers.

Avec l'hôpital de Yanda et son million de mètres carrés à construire en périphérie de Pékin, l'Atelier Frédéric Rolland touche au gigantisme. Le projet, suivi par Polly Rolland, épouse de cet architecte et urbaniste angevin, est une véritable ville hospitalière de 11.000 lits, auquel s'ajoutera un centre de recherche. « Il y a là un soin particulier apporté au paysage, avec la création d'une rivière », commente Frédéric Rolland, qui confirme là une implantation en Chine remontant à 1991. Pionnier parmi les architectes occidentaux là-bas, Frédéric Rolland a signé une première tour à Taiwan, puis un immeuble de 204 mètres à Nankin, « avec des murs en béton de 1,80 mètre de large et 200 puits creusés à la main, se souvient-il. Depuis, les techniques les plus futuristes ont été maîtrisées. L'évolution de l'architecture dans ce pays est presque paranormale ».

Par la suite, l'architecte français et son épouse, taïwanaise d'origine américaine, tous deux formés à l'université de Columbia, signeront plusieurs constructions de grande envergure dont des hôtels, l'opéra de Ningbo, celui de Qingdao ou les stades de Zibo, de Suzhou ou de Quanzhou, « qui s'ouvre comme une fleur de lotus ». Trois autres arènes sont à l'étude. Familier des grandes hauteurs, Frédéric Rolland termine à Nankin la tour Xinbai, autre géante de 62 étages culminant à 304 mètres. Et un autre gratte-ciel est à l'étude. La société (9 millions d'euros de chiffre d'affaires) emploie 37 personnes à Angers et 25 à Shanghai, ville dont elle a suivi l'incroyable essor. L'atelier est actuellement chargé d'un programme d'aménagement d'un quartier tertiaire sur une friche du quartier de Pudong à l'est de Shanghai où trois tours de 60 à 70 étages seront édifiées.

Reconnu en Chine, Frédéric Rolland a également imprimé sa marque à Angers où il vient de signer une série de bâtiments publics dont le nouveau Syndicat départemental d'incendie et de secours (14,8 millions d'euros), le centre de maintenance du nouveau tramway (22,8 millions d'euros), bâtiment dont le carrossage forme une immense vague d'aluminium brossé, l'Ecole supérieure d'agriculture, l'extension de l'école de commerce Essca ou le Centre de formation Pierre Cointreau. L'architecte est également retenu pour la reconstruction de l'Eseo, l'école d'ingénieurs angevine, qui marquera le début de l'urbanisation du nouveau quartier des Hauts-de-Saint-Aubin à Angers. Mais pour Frédéric Rolland, l'enjeu est désormais de valoriser dans d'autres villes françaises cette expertise des grands projets. « Difficile d'exister sans une adresse à Paris », reconnaît l'Angevin, qui vient cependant de décrocher un projet phare en région parisienne, celui d'un grand monastère et temple bouddhiste à Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne), pour la communauté chinoise. « Un projet très sobre, très unitaire », note l'architecte.

EMMANUEL GUIMARD

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