Ayant largement contribué à l'envolée du crédit en Chine en 2009, Bank of China se prépare à lever plusieurs dizaines de milliards de yuans de capitaux pour consolider son ratio de fonds propres.
Après avoir largement contribué l'an dernier à l'envolée du crédit ordonnée par Pékin, Bank of China se prépare à lever plusieurs dizaines de milliards de yuans de capitaux pour renflouer ses caisses. Hier, Li Lihui, le président de la banque publique, a confirmé aux analystes que son établissement préparait plusieurs opérations pour maintenir son ratio de fonds propres, estimé à 11,63 % en septembre dernier, au nouveau niveau légal de 11 % imposé par le régulateur (la CBRC) aux plus grands groupes financiers du pays.
Si le gouvernement central est ravi d'avoir réussi à générer en 2009 une croissance de 8,7 % en encourageant notamment ses banques publiques à débloquer, sans trop de réticences, 9.600 milliards de nouveaux prêts (995 milliards d'euros), il redoute désormais, à moyen terme, une poussée des créances douteuses et veut contraindre les établissements à se montrer cette année un peu plus rigoureux dans leur gestion des crédits et à consolider progressivement leurs niveaux de fonds propres. Le 19 mars, Bank of China réunira donc ses actionnaires, essentiellement des entités d'Etat, pour leur faire valider l'émission de quelque 40 milliards de yuans (4,1 milliards d'euros) d'obligations convertibles. « Les fonds levés serviront à renforcer le capital de base et le fonds de roulement de la banque », a expliqué la société, dans un communiqué boursier durant le week-end.
Cette vente, présentée comme une formalité, pourrait être suivie par l'émission d'actions sur les places de Shanghai ou de Hong Kong, où Bank of China est déjà coté. Hier, Lu Lihui a indiqué qu'il privilégiait, pour le moment, une opération à Hong Kong, où les procédures sont réputées plus souples et rapides. « La vente de titres à Hong Kong donnera une plus grande souplesse de calendrier à la banque », analysait Ma Yan, un expert de Nomura International. Si Bank of China n'a pour l'instant évoqué aucun montant précis pour cette levée, il a indiqué que cette future vente devrait être inférieure à 20 % des actions en circulation sur les différentes places du pays. Selon les calculs des analystes, une vente à Hong Kong - la plus probable -pourrait dès lors rapporter au maximum 59,1 milliards de dollars hongkongais, soit 5,4 milliards d'euros.
Introductions en Bourse
L'annonce de Bank of China pourrait être suivie, dans les prochaines semaines, par des initiatives des autres grandes banques du pays. S'ils se sont montrés un peu moins généreux, les géants Industrial and Commercial Bank of China (ICBC) ou China Construction Bank (CCB) pourraient eux aussi être contraints d'organiser des levées de capitaux. Ces opérations viendront s'ajouter aux probables introductions en Bourse d'Everbright Bank et d'Agricultural Bank of China. Le dernier des 4 mastodontes publics encore absent des marchés boursiers locaux espère lever, en 2010, jusqu'à 200 milliards de yuans (20,3 milliards d'euros) mais doit encore définir le calendrier de son introduction et dévoiler le nom de ses investisseurs stratégiques. Les médias chinois assuraient, la semaine dernière, que le groupe, qui a discuté en 2009 avec des banques occidentales, et notamment avec le Crédit Agricole, pourrait finalement décider de ne s'associer à aucun étranger pour plutôt privilégier des investisseurs domestiques.
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