Selon les médias chinois, les banques du pays ont débloqué 88 milliards de dollars de crédits sur la première semaine de janvier.
Le gouvernement chinois va devoir se montrer très précautionneux lorsqu'il va qualifier sa politique monétaire dans les prochains jours. Semblant avoir identifié dans les récentes annonces de Pékin les prémices d'une stratégie de resserrement du crédit, les banques du pays ont précipité la validation de nouveaux prêts dans les tout premiers jours du mois de janvier. Selon la presse chinoise, les banques publiques auraient débloqué sur la première semaine de l'année 600 milliards de yuans (88 milliards de dollars), soit plus du double du montant mensuel de prêts enregistré au second semestre de 2009. « Le gouvernement devrait être relativement tolérant dans sa réponse à prêts », mettait en garde, hier, Ba Shusong, l'économiste en chef de la China Bank Association.
Officiellement, Pékin n'a pas enclenché la sortie de son plan de relance et martèle qu'il ne modifiera pas ses politiques monétaire et budgétaire tant que la reprise dans le pays ne sera pas perçue comme durable par les autorités communistes. Les statistiques montrant une croissance proche de 8,5 % l'an dernier et une hausse solide des exportations en décembre dernier (+ 17,7 %) ne sont pas jugées encore suffisamment rassurantes. Dimanche dernier, Xie Xuren (PHOTO), le ministre des Finances chinois, a réaffirmé que son pays allait achever, conformément à un calendrier annoncé fin 2008, le déroulement de son plan de relance en 2010. Dans ce cadre, le gouvernement central a prévu de dépenser au moins 992,7 milliards de yuans (145,3 milliards de dollars) en investissements publics dans l'année.
Avertissements
Malgré ces propos « rassurants », banques et entreprises ont préféré retenir les avertissements de plusieurs officiels qui pointent les risques liés au déblocage, sur l'ensemble de 2009, de plus de 10.000 milliards de yuans de nouveaux prêts. La poussée des créances douteuses et la formation de bulles spéculatives sur les marchés immobilier et boursier sont souvent avancées par ces cadres militant, au sein du gouvernement et des institutions de régulation, pour un apaisement de la progression des crédits en 2010. Les établissements financiers ont aussi pris très au sérieux les analyses de plusieurs courtiers qui ont vu dans la hausse, le 7 janvier, du rendement des bons du Trésor à 3 mois une tentative d'éponger une partie des liquidités inondant le système financier chinois mais surtout la promesse d'une hausse prochaine des taux.
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