Après l'annonce de la vente de missiles Patriots à Taiwan, un responsable chinois propose des sanctions contre les groupes américains impliqués.
Malgré la menace d'une nouvelle crise diplomatique et commerciale avec la Chine, Washington a définitivement approuvé, mercredi soir, la vente à Taiwan de 253 missiles Patriots produits par le groupe Lockheed Martin. Ce contrat de 968 millions de dollars doit permettre à Taipeh de moderniser son système de défense contre une éventuelle attaque du régime chinois qui, considérant toujours le pays comme une partie intégrante de son propre territoire, a déployé plus de 1.500 missiles sur ses côtes faisant face à l'île « rebelle ».
Pour tenter de faire dérailler ce contrat, qui fait partie d'un plus large accord de 6,5 milliards de dollars, comprenant notamment des hélicoptères Apache, négocié lorsque George W. Bush était encore à la Maison-Blanche, Pékin avait considérablement accru ses derniers mois la pression sur l'équipe d'Obama. Hier soir, Jiang Yu, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a rappelé la ferme opposition de son pays à ce projet américain. « La Chine a appelé les Etats-Unis à annuler ses ventes d'armes prévues afin d'éviter de compromettre la coopération sino-américaine », a expliqué la responsable.
Commentaires menaçants
En 2008, lors de la présentation de ce contrat de 6,5 milliards de dollars, Pékin avait décrété une suspension immédiate des échanges militaires avec les Etats-Unis. Relayant le courroux officiel, les médias d'Etat ont eux aussi largement multiplié les commentaires menaçants ces dernières semaines. A la mi-décembre, l'influent « Global Times », proche du Parti communiste, avait titré son article rendant compte de la remise du Nobel de la paix à Barack Obama par les mots : « Le vainqueur du prix de la paix va vendre des armes. »
Très remonté, le vice-amiral Yang Yi affirmait hier que son pays ne pouvait pas se montrer conciliant dans cette affaire. Pointant les ambitions sur le marché civil chinois des grands groupes américains impliqués dans des ventes d'armes à Taiwan, il a proposé des éventuelles sanctions économiques. « Pourquoi ne prendrions-nous pas des contre-mesures défensives contre ces sociétés ? En plus des protestations au gouvernement américain, nous pourrions punir ces fauteurs de troubles », a lancé le militaire dans une interview à l'agence de presse officielle Xinhua.
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