mardi 23 mars 2010

Chine : les entreprises américaines dénoncent les discriminations - Yann Rousseau

Les Echos, no. 20641 - International, mardi, 23 mars 2010, p. 8

Dans une nouvelle étude publiée, hier, par la Chambre de commerce américaine en Chine, les entreprises dénoncent les discriminations dont elles souffrent sur les marchés publics et dans la compétition pour les commandes des grands groupes d'Etat.

Une nouvelle étude de la Chambre de commerce américaine en Chine pourrait alimenter les tensions déjà vives entre Washington et Pékin à propos de la valeur du yuan et de l'avenir de Google dans le pays.

Interrogées par la Chambre de commerce sur leurs perspectives en Chine, 38 % des entreprises américaines sondées affirment avoir le sentiment que les sociétés étrangères sont de moins en moins les bienvenues sur le marché domestique. L'an dernier, cette inquiétude ne concernait que 26 % d'entre elles. Depuis que la chambre américaine sonde ses membres, jamais le taux de mécontentement n'avait été aussi élevé chez les groupes qui pointent particulièrement les discriminations dont ils souffrent sur les marchés publics et dans la compétition pour les commandes des grands groupes d'Etat. Les états-majors se plaignent également de l'inconsistance des interprétations réglementaires, de l'iniquité des traitements judiciaires ou encore de l'imposition de standards chinois distincts des normes utilisées dans le reste du monde.

Un effet négatif

L'inquiétude aurait particulièrement bondi, ces dernières semaines, dans le secteur des hautes technologies. Selon l'étude, 57 % des sociétés sondées affirment que les nouvelles règles sur « l'innovation indigène » mises en place par le pouvoir central vont avoir un effet négatif sur leur activité. Dans une directive publiée en novembre dernier, plusieurs ministères avaient indiqué que les entreprises voulant répondre aux appels d'offres publics allaient désormais devoir faire répertorier leurs produits contenant des « innovations indigènes » afin de les intégrer au catalogue officiel des marchandises pouvant être achetées par les différentes agences d'Etat.

Si les entreprises étrangères disposant de produits développés hors du pays ou dont les brevets originels ont été enregistrés ailleurs qu'en Chine ne sont théoriquement pas exclues des marchés publics, elles semblent désormais avoir peu de chances d'être sélectionnées pour ces commandes de logiciels, de matériel informatique, d'appareils de communication ou d'équipements peu consommateurs d'énergie, représentant chaque année plusieurs dizaines de milliards de dollars de contrats. « En limitant les participants au marché et en réduisant la compétition, la Chine n'encourage pas l'innovation », s'offusquait, hier, Michael Barbalas, le président de la Chambre de commerce américaine en Chine.

PHOTO - U.S. ambassador to China Jon Huntsman listens to questions during a dialogue with students at Tsinghua University in Beijing, Thursday, March 18, 2010. Huntsman said Thursday bilateral disputes should not interfere with cooperation between the U.S. and China on international issues such as global warning and Iran's nuclear program.

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