Les relations entre Bruxelles et Pékin sont très bonnes en ce moment, souligne-t-on aux Affaires étrangères belges, et d'ailleurs, le ministre Steven Vanackere se rend en Chine la semaine prochaine. Le tournant a été à l'automne dernier la visite du vice-président chinois Xi Jining pour l'inauguration d'Europalia, dont le succès a d'ailleurs fait très plaisir à la Chine. Une mission économique en Chine est en projet : on est vraiment dans un contexte de renforcement des liens ».
« Les relations de la Belgique avec la Chine sont surtout très pragmatiques, souligne de son côté Tanguy de Wilde, professeur à L'UCL. Cela a été démontré dans le passé lorsqu'on a "aménagé" le calendrier du voyage du Dalaï-lama en Belgique pour ne pas fâcher les Chinois (avant une visite royale en Chine). On sait en effet que ces visites, très symboliques, peuvent entamer gravement les relations avec Pékin. En 2008, la mobilisation citoyenne autour des droits de l'homme avant les Jeux olympiques de Pékin, plus la visite du Dalaï-lama en France, ont complètement paralysé les relations entre l'Union européenne et la Chine pendant la présidence française, au deuxième semestre de 2008 ».
« C'est difficile pour de vieilles démocraties comme la nôtre de voir arriver de gros investisseurs d'Inde et de Chine, poursuit le professeur. Mais le fait que le pavillon belge de l'Exposition universelle de Shanghai sera partagé avec l'Union européenne est un bon exemple du fait que, face à la Chine, la Belgique s'aligne parfaitement sur l'UE. Elle veut être là, car c'est un marché essentiel, mais elle ne veut surtout pas se singulariser. » Et le fait que plusieurs milliers d'emplois belges vont désormais dépendre d'un groupe chinois devrait encore renforcer cette tendance à la prudence pragmatique.
© 2010 © Rossel & Cie S.A. - LE SOIR Bruxelles, 2010
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