Hostile au maintien en l'état des bases américaines à Okinawa, Mizuho Fukushima dirige le Parti social-démocrate japonais, un mouvement de taille plutôt modeste, mais qui représente un apport de voix utile à la coalition au pouvoir. Ce qui explique la nomination, en septembre dernier, de cette femme énergique comme ministre d'Etat aux Consommateurs, à la Sécurité alimentaire, aux Affaires sociales et à l'Egalité des sexes.
Souhaitez-vous le départ des bases américaines du Japon ?
Il serait difficile de toutes les faire disparaître, mais les trois quarts de ces installations sont implantées à Okinawa, et cela crée de nombreux problèmes : la base de Futenma, dans la ville de Ginowan, est jugée l'une des plus dangereuses du monde. Japon et Etats-Unis estiment tous deux qu'il faut faire quelque chose, mais les négociations sur ce sujet traînent depuis plus d'une dizaine d'années. C'est trop. La base de Futenma doit fermer. Et nous sommes opposés au redéploiement de ses activités à Okinawa. La meilleure solution serait un déménagement vers l'île de Guam.
Faut-il repenser l'alliance entre votre pays et les Etats-Unis ?
Oui. Le traité qui lie Tokyo et Washington remonte aux années 1950 et les questions militaires y occupent une grande place. Nous devrions le modifier dans un sens plus pacifique. Mais ce travail nécessitera beaucoup d'efforts.
Voilà soixante ans que la 7e flotte américaine assure la paix et la stabilité dans votre région, malgré les différends qui opposent la Chine et Taïwan, ou la Corée du Nord et ses voisins. Comment faire demain ?
C'est pour cela que les gens sont inquiets. L'armée japonaise doit renforcer ses capacités. Afin de trouver sa place en Asie, notre pays doit acquérir une plus grande autonomie vis-à-vis des Etats-Unis, sans pour autant nous éloigner des Américains. L'objectif est de développer des relations de bon voisinage avec la Chine. Ce qui n'exclut pas un renforcement de nos liens avec l'Europe.
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