Les groupes publics chinois ont confirmé cette semaine leur insatiable appétit pour le gaz naturel australien. Trois jours après l'OPA de Petrochina et Shell sur Arrow Energy, la compagnie pétrolière China National Offshore Oil Corp (CNOOC) a indiqué, hier, qu'elle avait entériné l'achat annuel, pendant vingt ans, de 3,6 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) au britannique BG Group. Selon Frank Chapman, le PDG de BG, ce contrat, présenté comme le plus important jamais signé dans le secteur en Australie, pourrait représenter une valeur totale de 40 milliards de dollars, si le prix du baril de pétrole continue d'évoluer autour d'une moyenne de 70 dollars. Des analystes australiens évoquaient eux, hier soir, un montant plus proche des 70 milliards de dollars sur vingt ans.
En parallèle, CNOOC va acquérir 5 % dans certaines réserves de gaz dit non conventionnel de BG au Queensland et prendre 10 % du capital de l'une des unités de traitement du groupe anglais. Les deux sociétés vont, par ailleurs, s'associer pour construire des navires gaziers permettant d'approvisionner les terminaux que la Chine ne cesse de multiplier sur sa côte sud-est pour accueillir ses colossales importations de GNL.
Brouille diplomatique
Martin Ferguson, le ministre australien des ressources et de l'énergie, a salué un « accord important » qui s'impose « comme le premier contrat international d'exportation de gaz naturel issu du méthane de houille ». « C'est une première et cela nous positionne pour ouvrir une toute nouvelle industrie du gaz naturel dans le Queensland », a-t-il insisté.
Confrontés à l'épuisement rapide des réserves de gaz naturel traditionnel, les investisseurs ont récemment reporté leur intérêt sur les gaz non conventionnels, notamment ce grisou dont l'Australie regorge dans ses mines de charbon.
Selon les analystes, cet accord prouve que la récente brouille diplomatique entre Canberra et Pékin, qui avait atteint son paroxysme avec l'arrestation en 2009, puis le jugement cette semaine de 4 cadres de Rio Tinto à Shanghai, n'ont pas pesé sur les relations économiques liant les deux pays.
YANN ROUSSEAU
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