Le fabricant de cosmétiques à base de produits naturels a reçu le feu vert des autorités de Bourse chinoises pour coter sur le marché de Hong Kong. Il pourrait lever jusqu'à 450 millions d'euros pour financer son déploiement en Asie.
Les gels douche à la cerise, l'après-shampooing aux olives et le baume de soins aux amandes ont la cote auprès du Hong Kong Exchanges and Clearing, l'opérateur de la place. Le comité des cotations de la Bourse de Hong Kong aurait donné son feu vert à une introduction visant à lever début avril un montant compris entre 400 et 600 millions de dollars (300 à 450 millions d'euros), une première pour la France après la cotation de l'industriel de l'aluminium russe Rusal et de l'assureur britannique Prudential.
En 2008, les banquiers de l'entreprise (CL, HSBC et UBS) avaient déjà monté le dossier, mais l'échéance avait été repoussée à cause de la crise. L'Occitane ne fait pas mystère de ses ambitions : avec près de 1.300 boutiques dans 85 pays, dont 637 en propre, le groupe a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 537 millions d'euros dont 87 % à l'international et pas loin de 50 % en Asie, son principal relais de croissance. En Chine, où le terroir méditerranéen synonyme de luxe abordable font un malheur auprès des nouvelles classes moyennes, l'entreprise s'apprête à ouvrir une quarantaine de boutiques qui s'ajouteront aux quelques dizaines de points de vente déjà ouverts l'an passé.
Le besoin d'introduction est plus stratégique que financier : il permettra à L'Occitane d'accroître sa notoriété en Asie et de disposer des ressources nécessaires pour conserver la maîtrise de sa production et de son réseau de distribution, un principe qui lui permet de mieux gérer ses stocks que ses concurrents, mais qui coûte cher. L'Occitane emploie ainsi 4.500 salariés dans le monde dont seulement 10 % travaillent à la production.
A contre-courant
Créé en 1976 à contre-courant de l'industrie cosmétique de l'époque qui misait sur la chimie plutôt que la phytothérapie, l'entreprise continue de jouer la carte de l'authenticité soutenue par son fondateur Olivier Baussan depuis la reprise de son entreprise en 1996. Son nouveau patron, Reinold Geiger, a maintenu la production à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), son berceau historique. En affichant ses valeurs responsables et dans des boutiques installées pour la plupart en centre-ville, l'homme d'affaires autrichien a imposé un rythme de croissance continu de 20 à 30 %. Malgré le ralentissement, l'an passé, son entreprise avait encore réalisé un bond de 29,5 %. « Sans les difficultés économiques, cette hausse aurait atteint 40 % », avait estimé le dirigeant. En dix ans, le chiffre d'affaires a été multiplié par dix.
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