China Eastern, troisième compagnie chinoise, est candidate à l'alliance, qui compte déjà la deuxième compagnie du pays, China Southern.
Première à accueillir une grande compagnie continentale chinoise, fin 2007, l'alliance Skyteam d'Air France-KLM signe aujourd'hui un nouveau succès de taille en Chine. Après la numéro deux China Southern, la troisième compagnie chinoise China Eastern annonce, en effet, ce vendredi matin à Shanghai sa candidature à l'alliance Skyteam, qui regroupe également Delta Air Lines, Korean Air et Aeroflot. Signe de l'importance donnée à l'événement, le patron d'Air France-KLM, Pierre-Henri Gourgeon et ses homologues de Delta Air Lines et de Korean Air ont fait le déplacement à Shanghai, siège de China Eastern, pour une cérémonie de signatures.
« C'est un accord très important », soulignait hier aux « Echos » le dirigeant français, joint par téléphone. « En additionnant les parts de marché de China Southern (23 %) et de China Eastern (17 %), c'est 40 % du marché chinois pour Skyteam, ainsi qu'une flotte de 550 appareils et 200 autres en commande. En y ajoutant l'arrivée de Vietnam Airlines dans Skyteam, cela nous remet en position de force en Asie », s'est-il félicité. Le recrutement de China Eastern coupe l'herbe sous le pied de la Star Alliance de Lufthansa, qui aurait aimé l'ajouter à son partenariat avec Air China, et surtout de l'alliance Oneworld de British Airways. La compagnie britannique voit disparaître sa dernière possibilité d'alliance en Chine continentale.
Coentreprise virtuelle
Pour Air France-KLM, cette adhésion est d'autant plus importante que China Eastern est déjà le partenaire commercial d'Air France. Les deux compagnies exploitent en partage de code leurs vols quotidiens entre Paris et Shanghai. Mais comme avec China Southern, Air France souhaite aller plus loin : « Nous voudrions mettre en place un joint-venture avec China Eastern d'ici à un an, comme nous allons le faire avec China Southern si possible dès novembre prochain », annonce Pierre-Henri Gourgeon. Calqué sur le modèle de la coentreprise virtuelle mis en place avec Delta Air Lines sur les lignes transatlantiques, ces joint-ventures chinoises permettrait à Air France-KLM de partager à 50/50 les coûts et les recettes sur les lignes entre Paris, Shanghai et Canton, ainsi que quelques destinations en correspondance.
A plus long terme, ce double partenariat pourrait également s'étendre au trafic cargo, qui avait déjà fait l'objet d'un ambitieux projet avec China Southern, gelé pour cause de crise. Air France projetait en effet avec elle de créer ni plus ni moins qu'une nouvelle compagnie cargo chinoise, détenu à 49 % par le groupe franco-néerlandais. « Il n'est pas exclu que nous relancions ce projet, sous une forme qui reste à définir. Nous savons que nos partenaires chinois ont des projets communs dans le cargo et pour notre part, nous sommes prêts à en discuter », indique le patron d'Air France-KLM
BRUNO TREVIDIC
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