Porté par l'éthanol et par des volumes élevés d'importations chinoises, le prix du maïs a interrompu sa chute, qui durait depuis l'été 2008.
Parmi les céréales, c'est sans conteste le maïs qui jouit aujourd'hui des faveurs des opérateurs et des analystes. La longue chute des cours initiée depuis le dernier pic en clôture du 2 juillet 2008 (7,15 dollars le boisseau de 25 kg) du contrat les plus traités ces temps-ci à Chicago, celui pour livraison en juillet, est enrayée. La dégringolade a cessé fin mars. Depuis, les prix oscillent dans une bande relativement étroite comprise entre les 3,5 et les 3,8 dollars le boisseau. Le marché devrait finir par intégrer l'amélioration progressive des fondamentaux de cette céréale.
D'après le dernier rapport du Conseil international des céréales (CIC), la saison 2010-2011 devrait se solder par une production de 822 millions de tonnes de maïs et une consommation de 826 millions de tonnes. Les stocks de report, les réserves de produit vouées à l'exportation excédant les besoins d'un pays producteur en année normale, devraient décroître de 4 millions de tonnes, à 142 millions, alors même que le commerce international de ces grains est attendu en progression de 3 millions de tonnes d'une moisson à l'autre. Cela dresse donc un environnement de marché opposé à celui du blé, propice aux arbitrages favorables au maïs.
Plus gros achat depuis 14 ans
La demande chinoise contribue à tendre les conditions de marché de cette céréale. L'ancien empire du Milieu, le deuxième pays consommateur de maïs au monde, va procéder en 2010 à des importations de maïs américain pour un million de tonnes ou plus, a indiqué le Conseil des céréales des Etats-Unis. Il s'agit de l'achat le plus volumineux depuis quatorze ans. Le département américain de l'Agriculture (USDA) a d'ores et déjà enregistré des exportations vers la Chine de l'ordre de 600.000 tonnes au mois d'avril. Cette transaction a alimenté les rumeurs d'une raréfaction imminente de l'offre. Certains spécialistes, dont le japonais Ruan Wei, analyste senior chez Norinchukin Research Institute, avancent que la Chine pourrait importer cette année jusqu'à 3 millions de tonnes de maïs. Ce tournant s'accompagne de la montée en puissance de la demande industrielle de ce grain tirée par les producteurs américains d'éthanol. Le CIC table sur une augmentation de 4 % en 2010-2011 de ce segment de la demande globale, qui représente désormais 27 % de la consommation totale de maïs.
A ces deux facteurs de soutien des cours, Goldman Sachs ajoute celui de rendements en repli des terres américaines plantées en maïs. Si l'USDA mise sur un rendement des champs américains identique à celui de la moisson 2009-2010, à 10,3 tonnes par hectare, la banque d'affaires, elle, émet une prévision à 9,8 tonnes par hectare. Forte de ces considérations, elle anticipe une moyenne de prix de 3,75 dollars le boisseau à 3 mois. Un objectif de cours conforme à la courbe actuelle des contrats à terme. Goldman Sachs prédit 4 dollars le boisseau à 6 mois et 4,50 dollars à 12 mois.
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