vendredi 28 mai 2010

Les marchés se reprennent grâce à la Chine - Marina Alcaraz

Les Echos, no. 20686 - Marchés, vendredi, 28 mai 2010, p. 36

Les Bourses européennes ont poursuivi leur rebond et l'euro a grimpé au-dessus de 1,23 dollar, après le démenti de la Chine sur ses avoirs européens. Les spécialistes estiment que les problématiques de réserves de change vont, à moyen terme, rester sur le devant de la scène.

La Chine a dicté la tendance sur les marchés hier. Le démenti des officiels chinois (lire ci-dessous) aux informations évoquant leur désaffection pour les placements en euros a donné un coup de fouet aux Bourses et à la monnaie unique. La Russie a également indiqué qu'elle n'avait pas modifié la structure de ses réserves en devises, le Fonds souverain du Koweït allant lui aussi dans le même sens. Confortées par ces déclarations et « dopées » par des achats à bon compte, les places européennes ont poursuivi le rebond entamé la veille : l'indice Stoxx 600 a grimpé de 2,97 %, à 244,79 points. Le CAC 40 a bondi de plus de 3 %. Wall Street était très bien orientée à une heure de la clôture (lire ci-contre), le Dow Jones reprenant plus de 2 %.

De son côté, l'euro s'échangeait 1,2350 dollar en fin d'après-midi, en hausse de près de 1 %. La monnaie unique profitait de la bonne tenue des Bourses et de l'adoption du plan d'austérité en Espagne. La veille, la devise européenne avait reculé à quelques encablures de son point bas en quatre ans. L'euro a ainsi interrompu trois séances de baisse consécutives. « C'est davantage une diminution de l'aversion pour le risque, défavorable au dollar, qu'un véritable changement de tendance, relativise cependant Nordine Naam, stratégiste chez Natixis. L'euro enregistre un rebond technique, le scénario catastrophe sur la Chine ayant été démenti. Mais le marché reste très nerveux et attentif aux plans d'austérité annoncés. » Depuis plusieurs jours, l'euro évolue dans une fourchette relativement étroite avec une forte volatilité : celle de l'eurodollar est au plus haut depuis mars 2009, selon Bloomberg.

Clarification des règles

« Tant qu'il n'y aura pas de clarté sur le cadre institutionnel européen, incluant les règles fiscales, l'aide entre les pays, etc., l'incertitude pourrait pousser les investisseurs de long terme à moins acheter d'euros, avance David Deddouche, stratégiste changes à la Société Générale. Pour résumer grossièrement, certains se disaient auparavant que, en acquérant de l'euro, ils avaient un équivalent du deutsche Mark. Les mêmes craignent maintenant que l'euro ne soit comparable à la monnaie grecque ! » Pour ce spécialiste, la problématique de diversification des réserves de change des grandes banques centrales (celles de la Chine, de la Russie, etc.) va rester dans la ligne de mire des marchés encore quelque temps.

Alternative au dollar

« Toute la question est de savoir si la deuxième vague de baisse de l'euro se fera via des sorties de ces banques centrales », confirme Jacques Cailloux, chef économiste de RBS. « Je ne le pense pas_ du moins à court terme », estime-t-il. Plusieurs spécialistes soulignent que les banques centrales, en particulier celle de Chine, n'ont pas intérêt à communiquer en ce sens, dans cette période de fortes turbulences. Les flux de diversification des banques centrales avaient contribué à soutenir l'euro ces dernières années, au détriment du dollar. La devise, deuxième monnaie de réserve derrière le dollar, représente un peu plus d'un quart des réserves de change internationales. Sa part a augmenté en 2009, selon les statistiques du Fonds monétaire international, à la différence du billet vert.

MARINA ALCARAZ

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1 commentaires:

David C. a dit…

Merci d avoir rejoins le groupe !

Sur Facebook, on arrive bien à rassembler ds milliers de personnes autour de sujets bidons !

Je pense qu'il est important de réussir à former un groupe important de personne qui souhaite s'opposer au intérêt financier afin de botter les fesses à nos responsables politique !

Il y a des alternatives à cette soumission : Nouveau Bretton Woods, Banqueroute organisé, Glass steagall, Crédit publique productif, Banque Nationale,

Nous devons sortir de l'économie monétariste et retrouver un sens de l'économie physique en remettant l'argent au service des grand projets de l'humanité, Infrastructure, Conquête spatiale, verdir les désert, énergie etc etc

Enfin si tu connais du monde invite les sur ce groupe afin de demander au plus vite un commission d'enquête parlementaire sur les agissements des banques et leurs rôle dans la crise !

Merci

Amitiés,

David CABAS