Alors la Chine ? Le titre de cette exposition très brouillonne organisée en 2003 par le Centre Pompidou est plus que jamais d'actualité. D'une part en raison de l'Exposition universelle organisée actuellement à Shanghaï. Mais aussi par l'audace d'une poignée de marchands français partis tenter l'aventure asiatique. On peut les comprendre.
La Chine comptait 130 milliardaires en 2009 et, d'après le magazine Forbes, la fortune des 400 premières fortunes chinoises serait passée en un an de 173 milliards à 314 milliards de dollars (255 milliards d'euros). Les maisons de ventes aux enchères Poly et Guardian ont, elles, connu en 2009 une progression de 30 % de leur chiffre d'affaires, quand leurs compétiteurs occidentaux accusaient jusqu'à 40 % de baisse. Certains professionnels prennent le train marche. D'autres préparent le terrain depuis longtemps. C'est le cas du galeriste Jean-Gabriel Mitterrand qui, depuis quinze ans, explore le marché chinois. Il a peu à peu vendu des sculptures monumentales à Taïwan, grignotant du terrain jusqu'au continent. En avril, il a inauguré son projet de vingt sculptures monumentales sur le site de World Expo. " Ce qui m'intéresse, c'est convaincre les industriels d'introduire des oeuvres d'art dans leurs sièges sociaux, et convaincre les villes de créer des parcs de sculptures ", indique M. Mitterrand.
Mais pour percer, les Occidentaux doivent être diplomates et patients, s'attendre à une longue marche plutôt qu'à un grand bond. Et surtout accepter d'avaler quelques couleuvres. M. Mitterrand a dû couper de moitié son projet. Et accepter le veto des autorités locales. Exit donc Huang Yong Ping, un artiste chinois basé à Paris, mais que le gouvernement considère comme activiste politique. Eliminée aussi, la représentation d'un avion militaire par un autre Chinois basé à Paris, Wang Du. Même amputé, le projet a tout de même pu voir le jour. Et, grande première, les autorités chinoises ont réclamé quelques artistes internationaux dans le lot.
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