Le gouvernement chinois maintient un étroit contrôle sur l'évolution de sa monnaie. Il espère décourager les entrées de « hot money »
Le pouvoir chinois a prévenu a maintes reprises ces derniers jours qu'il n'était pas question de voir le G20 se pencher sur la pertinence de sa politique de change. Dans les coulisses du sommet qui se tient ce week-end à Toronto, les délégations ne devraient toutefois pas manquer de débattre de la récente promesse d'une flexibilité accrue du taux de change du yuan. Depuis lundi, la devise chinoise n'est en effet plus strictement ancrée au dollar américain, dont elle suivait l'évolution depuis l'été 2008.
Un niveau artificiellement bas
Les grands partenaires commerciaux de la Chine, qui accusent régulièrement le régime communiste de maintenir sa devise à un niveau artificiellement bas pour encourager ses exportations, scrutent depuis trois jours les courbes de change pour tenter de dégager des tendances qui prouveraient que Pékin a effectivement décidé de laisser sa monnaie s'apprécier. Mais les brusques évolutions à la hausse puis à la baisse du taux de change de la devise chinoise, lundi et mardi, ne leur ont apporté aucune certitude.
Hier, sur le marché de Shanghai, le yuan a enregistré une progression de 0,02 % face au billet vert, qui porte sa hausse à seulement 0,2 % depuis le début de la semaine, soit un rythme bien inférieur au bond de 0,45 % enregistré sur la seule journée de lundi. « Ces trois dernières journées ont douché les espoirs d'une appréciation à sens unique. On peut dire qu'ils entendent réellement laisser le cours fluctuer à la hausse comme à la baisse », expliquait, hier, Issac Meng, un analyste de BNP Paribas, interrogé à Pékin par Reuters.
Décourager les spéculateurs
Pariant tous sur une appréciation très modérée de la devise chinoise -la plupart évoquent une poussée d'environ 2 % sur 2010 -, les économistes notaient hier que la banque centrale chinoise semblait avoir demandé aux grandes banques commerciales d'Etat du pays d'acheter en masse des dollars pour contenir la progression du yuan. En montrant qu'elles conservent un étroit contrôle sur l'évolution de leur monnaie, les autorités tenteraient ainsi de décourager les spéculateurs qui, appâtés, ces dernières heures, par les promesses de flexibilité auraient programmé de faire entrer de fortes sommes de « hot money » dans le pays.
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