« Excusez-moi, je suis un scientifique, je parle avec un Power Point. » Le professeur Chu, télécommande en main et graphiques à foison projetés sur écran, répète à l'envi ce numéro lors de conférences internationales. Scientifique, le ministre de l'Énergie de Barack Obama l'est assurément, et parmi les plus brillants. Ce savant de 62 ans a reçu le prix Nobel de physique en 1997 pour ses travaux sur le refroidissement d'atomes dans des pièges de laser.
En annonçant sa nomination en janvier 2009, le président démocrate avait déclaré : « Le futur de notre économie et de notre sécurité nationale est inextricablement lié à un défi : l'énergie. » Pour Barack Obama, nul ne pouvait mieux que Steven Chu porter sa vision en matière de « transition énergétique » vers une économie décarbonée et sevrée de pétrole. À la tête du Laboratoire national Berkeley, le Dr Chu a planché sur les énergies du futur. Les levures génétiquement reprogrammées pour secréter du carburant, la densité énergétique des batteries au lithium, la maison du futur bardée de capteurs pour économiser le courant... Steven Chu adore cet univers de science-fiction. Le savant est en revanche moins à l'aise dans les arcanes du Congrès où le projet de loi sur l'énergie et le climat est tricoté et détricoté depuis des mois.
Dernièrement, il n'a pas rechigné à mouiller sa chemise aux côtés du président sur les côtes souillées de Louisiane. Mais sa mission première consiste à gérer les 32 milliards de dollars alloués à son département de l'Énergie (DOE) dans le cadre du programme de relance et de les affecter à des projets innovants.
« Dans l'équipe américaine, on ne peut pas trouver plus convaincu par la nécessité de lutter contre le changement climatique que Steven Chu », commentait un diplomate européen lors de la conférence de Copenhague en décembre dernier.
Pour ce descendant d'immigrés chinois qui ne parle pas le mandarin, une compétition mondiale se joue sur l'énergie du futur. Et selon lui, chaque minute perdue par les États-Unis pour faire la course en tête sera saisie par la Chine.
Dans l'équipe américaine, on ne trouve pas plus convaincu par la nécessité de lutter contre le changement climatique que Steven Chu Fabrice Nodé-Langlois
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