Le groupe Peugeot-Citroën a signé vendredi un accord avec le constructeur chinois pour la construction d'une usine à Shenzhen. C'est le deuxième partenariat du français en Chine, premier marché mondial, qui portera les capacités de PSA à 650.000 unités par an avec un objectif ambitieux de 8 % de part de marché à l'horizon 2015.
Se jugeant trop « eurocentré », PSA vient de poser un jalon important dans son expansion en Chine. Le groupe Peugeot-Citroën a signé vendredi un accord avec le chinois Changan portant sur la création d'une entreprise commune à Shenzhen, dans le sud du pays. La constitution de ce joint-venture à 50-50 correspond à un investissement initial de 4 milliards de yuans (360 millions d'euros), partagé à parité entre les deux partenaires. L'investissement total s'élèvera à 8,4 milliards de yuans (935 millions d'euros), afin de rénover la ligne de production déjà existante à Shenzhen, d'en installer une nouvelle et de créer un centre de recherche et développement.
Il s'agit pour PSA de son deuxième partenariat dans l'empire du Milieu, avec celui de Dongfeng. Pour produire en Chine, les constructeurs étrangers doivent obligatoirement constituer un joint-venture avec un acteur local, mais n'ont droit qu'à deux partenariats. PSA n'a jamais caché qu'il n'était pas pleinement satisfait de sa collaboration avec Dongfeng, avec qui il produit des modèles Peugeot et Citroën à Wuhan, notamment la C4, la C5 et la 408. En outre, l'usine actuelle de Wuhan pourrait être saturée dès 2012.
Inverser la tendance
Depuis plusieurs années, le constructeur français cherchait à signer un deuxième joint-venture pour élargir son offre. Pour ne pas froisser Dongfeng, le partenariat avec Changan portera sur des véhicules bien distincts. L'une des deux lignes de Shenzhen assemblera des grosses berlines de la ligne DS, l'autre produira des utilitaires sous une marque chinoise. « Notre objectif est de lancer une gamme complète assez rapidement », a déclaré Grégoire Olivier, directeur des activités de PSA en Asie, ajoutant que, à terme, l'usine pourrait exporter en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient. Dans un premier temps, le site tournera à une capacité annuelle de 200.000 véhicules, ce qui portera les capacités totales de PSA à 650.000 unités en Chine, pays devenu le premier marché automobile l'an passé. Une troisième usine est également en projet avec Dongfeng.
Pionnier sur le marché chinois avec Volkswagen, PSA a commis une erreur stratégique en se retirant de son partenariat avec Guangzhou en 1997. De plus, le constructeur français ne vendait que des berlines assemblées sur d'anciennes plates-formes européennes, tandis que son concurrent allemand commençait déjà à vendre des véhicules adaptés aux besoins des Chinois. Depuis deux ans, le groupe dirigé par Philippe Varin cherche à inverser la tendance, en lançant par exemple une 408 spécifique au marché chinois. Ce qui devrait se ressentir dans les ventes : PSA s'estime ainsi en mesure de doubler ses volumes en Chine entre 2008 et 2010, à 350.000 véhicules.
Mais l'objectif de part de marché de 8 % à horizon 2015, affiché par Philippe Varin, semble ambitieux. « Tous les constructeurs visent des gains de parts de marché. Compte tenu de la performance passée de PSA et de son image, nous pensons que leur part de marché n'augmentera que très légèrement d'ici à 2015 », note Horst Schneider, analyste chez HSBC.
INGRID FRANCOIS
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