Dépassé dans le pays par l'explosion d'un marché « gris », le groupe américain a inauguré, ce week-end à Shanghai, sa seconde boutique en Chine et annonce l'ouverture de 25 nouveaux magasins d'ici au début 2012.
Apple a décidé de refaire son retard en Chine. Le groupe américain a inauguré, samedi, à Shanghai sa seconde boutique dans un pays qui a jusqu'ici résisté à « l'applemania » connue en Occident. Au premier trimestre, le groupe contrôlait moins de 1 % du marché chinois des PC et moins de 2 % du marché local des « smartphones », selon les statistiques d'IDC.
Dès l'aube, samedi, plusieurs centaines de personnes s'étaient pourtant massées autour de la boutique au design futuriste, installée dans le quartier des affaires de Shanghai dans l'espoir d'acheter un iPhone de quatrième génération ou un iPad. Ils auront finalement dû se contenter des anciens appareils du groupe californien qui tarde toujours à offrir aux consommateurs chinois les plus aisés les produits qu'il propose aux Etats-Unis et aux grands marchés européens.
Les ventes peinent à décoller
Handicapé par sa politique de prix, qui rebute beaucoup de consommateurs confrontés à une offre gigantesque, et par le manque de partenaires fiables, le groupe a jusqu'ici peiné à faire décoller ses ventes directes et a été confronté à l'explosion d'un marché dit « gris ». Contournant les réseaux de distribution officiels, les jeunes designers, hommes d'affaires et yuppies des grandes mégapoles du pays achètent, en effet, dans des petites boutiques des appareils introduits souvent illégalement depuis Hong Kong, Singapour ou les Etats-Unis. Ils peuvent ainsi obtenir les dernières versions des productions d'Apple -en Chine l'option Wi-Fi des iPhones et autres téléphones portables est interdite par le gouvernement -à des prix souvent plus intéressants. China Unicom, le deuxième plus gros opérateur télécoms devenu le partenaire officiel d'Apple en Chine, n'a ainsi écoulé que 750.000 iPhone dans les six mois ayant suivi l'introduction de l'appareil dans le pays, à l'automne dernier. Selon le cabinet d'analyse BDA, trois fois plus d'iPhone achetés sur le marché « gris » seraient actuellement en circulation sur le territoire.
Moquant ce retard d'Apple, Liu Chuanzi, le PDG de Lenovo, affirmait, la semaine dernière, que le groupe américain avait manqué une incroyable opportunité sur le marché chinois et peinait toujours à comprendre les besoins des consommateurs locaux. « Nous avons de la chance que Steve Jobs ne s'intéresse pas à la Chine », s'est amusé, dans une interview au « Financial Times », le responsable de Lenovo, qui tente de faire de son « LePhone », vendu en moyenne à 2.500 yuans, le concurrent direct de l'iPhone 3GS, proposé, lui, à plus de 5.000 yuans.
Pour revenir dans la course sur le plus grand marché du téléphone portable du monde, Apple affirmait, ce week-end, qu'il allait doper son réseau domestique de revendeurs agréés et tenter d'ouvrir, avant 2012, 25 boutiques dans les grandes villes du pays. Pour les analystes, cette réaction très ambitieuse pourrait, à moyen terme, propulser la Chine sur le podium des trois plus grands marchés mondiaux d'Apple.
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