Hubert G., un gérant de sociétés de Waterloo âgé de 60 ans, est un homme en colère contre la « bureaucratie » belge. En 2008, lors d'un voyage en Chine, il rencontre une... commissaire adjoint de la police du Hubei, âgée de 45 ans. Les tourtereaux se plaisent, entament un flirt qui progressivement se transforme en intention de mariage. Hubert ne veut pas rester en Chine. Sa commissaire n'est pas opposée à venir le rejoindre en Belgique. Et l'enfer commence en décembre 2009, lorsqu'il introduit une demande de mariage à l'administration communale. La police locale l'interroge. Lui demande de préciser la couleur préférée de sa promise, la place qu'il occupe dans le lit, s'intéresse à ses relations sexuelles. Ses enfants, âgés de 29 à 40 ans, sont convoqués à la police. On leur demande si cela les dérangerait si leur père avait de nouveaux enfants issus de cette union « chinoise »... malgré l'âge de celui-ci et celui de sa fiancée. Les enfants, interloqués répliquent aux policiers : « notre père mène sa vie comme il l'entend ». D'autres membres de la famille sont interrogés. Et les portes de l'enfer administratif s'ouvrent de plus en plus. Xiao vient en Belgique, sous visa touristique. Elle suit des cours intensifs de français. Mais au bout de trois mois, elle doit retourner en Chine. Son visa a expiré. Les tourtereaux
entendent respecter la légalité. Elle doit fournir une quantité énorme de documents à l'ambassade de Belgique. Le 14 juin, le dossier est complet. Le 21, il est transmis à l'Office des étrangers, où des pertes de pièces se produisent. Hubert fulmine. Le parquet a donné un avis favorable à cette union : il ne s'agit pas d'un « mariage blanc ». Près d'un an après avoir lancé son projet de mariage, Hubert se retrouve face à un incompréhensible mur administratif. La « police de l'amour » est sans pitié...
© 2010 © Rossel & Cie S.A. - LE SOIR Bruxelles, 2010
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