On le pressentait au vu de la récente présentation de la stratégie des grands groupes pétroliers du pays. C'est désormais officiel : Pékin a décidé de miser sur le gaz non conventionnel. A cet effet, six blocs d'exploration vont être mis aux enchères début novembre, a déclaré hier un officiel chinois.
Zhang Dawei, le chef adjoint du centre de planification stratégique du ministère du Territoire et des Ressources, a précisé que seules quatre sociétés chinoises pourraient participer à ces enchères : Petrochina, Sinopec, CNOOC et Shanxi Yanchang Petroleum Group. Comme le remarque Shi Yan, analyste à Shanghai pour la société UOB-Kay Hian, « c'est surtout la première fois que le gouvernement chinois fixe des objectifs chiffrés ».
Pékin espère en effet être en mesure de prouver, d'ici à 2020, l'existence de 1.000 milliards de mètres cubes de réserves de gaz non conventionnel dans le pays. A ce stade, le haut fonctionnaire estime à 26.000 milliards les réserves potentielles. Le but poursuivi est que le gaz non conventionnel représente de 8 à 12 % de tout le gaz extrait dans le pays d'ici à 2020.
Pour parvenir à cet objectif, les autorités sont prêtes à investir. Zhang Dawei a ainsi expliqué que le gouvernement fournirait une subvention pour aider l'exploration des six zones mises aux enchères. S'ajouteront des aides fiscales, comme une baisse de la TVA ou des taxes à l'importation pour les matériels nécessaires à l'exploration.
Disposer du savoir-faire
Pékin est convaincu de la nécessité de développer l'ensemble de la filière gazière, car le charbon, trop polluant, n'est pas compatible avec l'objectif national de réduire de 40 à 45 % d'ici à 2020 les émissions de CO2 par rapport à 2005. Le pays développe donc actuellement d'énormes infrastructures pour importer du gaz naturel liquéfié, mais il regarde également de plus en plus près le gaz non conventionnel.
Celui-ci est constitué de microparticules enfermées dans la roche, ce qui en rend l'extraction complexe. Mais les technologies ayant énormément progressé ces vingt dernières années, notamment aux Etats-Unis, son extraction est devenue rentable. A condition de disposer du savoir-faire.
D'où le récent partenariat, dans le golfe du Texas, de CNOOC avec Chesapeake, une société américaine spécialisée dans le gaz non conventionnel. Et d'où l'annonce, hier toujours, de la visite, début novembre, en Chine de géologues américains, dans le cadre d'un programme de partenariat signé, en 2009, par Barack Obama et son homologue Hu Jintao.
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