mercredi 10 novembre 2010

INTERNET - Les anti-Facebook - Marie-Amélie Putallaz

L'Express, no. 3097 - société TENDANCE, mercredi, 10 novembre 2010, p. 124

A l'instar de Diaspora, de nouveaux réseaux sociaux surfent sur la méfiance envers le site culte. Promis : eux protègent votre vie privée !

Marre de voir leurs photos de soirée affichées sous les yeux de leur patron et leurs données piratées. Marre du grand méchant Facebook, qui joue avec leur intimité. 64 % des internautes français craignent pour la confidentialité de leurs informations personnelles, d'après une étude GroupM parue en septembre ? De nouveaux réseaux sociaux débarquent pour les rassurer... et exploiter le filon. Très attendu par les geeks, ces petits Mozart du Web, Diaspora garantit la confidentialité absolue à ses utilisateurs. Ce réseau venu, lui aussi, des Etats-Unis n'a pour l'instant dévoilé qu'une partie de son code, et promet de s'ouvrir à tous avant le 11 novembre. Son idée ? Décentraliser les données. En clair, tout chez les internautes, rien dans les mains des équipes techniques. Mais les blogueurs high-tech pointent déjà plusieurs faiblesses et dénoncent le choix d'un code ouvert à tous pour garantir le respect de la vie privée.

D'autres sites ont également décidé de jouer la carte de la sécurité, avec leurs propres recettes. Ils s'appellent OneSocialWeb, Folkdirect en Angleterre ou, en France, Famicity, lancé cette année (60 000 utilisateurs) ; "Les problèmes de confidentialité se situent souvent au niveau des utilisateurs", argumente Guillaume Languereau, président de ce réseau social destiné aux familles, dans lequel les usagers ne disposent pas de profil public. Les pages des inscrits ne sont pas non plus indexées par Google. Reste à conquérir le public. Facebook est toujours le leader mondial du secteur. En juillet, il annonçait avoir franchi la barre des 500 millions d'utilisateurs. Mieux : lors d'une interview récente au magazine Wired, le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg - dont le réalisateur David Fincher vient de retracer l'épopée et le profil pas forcément très sympathique dans The Social Network - Mark le terrible, donc, confirmait avoir contribué à une levée de fonds pour Diaspora. "J'ai trouvé l'idée sympa", commente-t-il. Facebook ou les dents de la mer ?

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