lundi 8 novembre 2010

Paris « plus exigeant » - Marie-Christine Corbier

Les Echos, no. 20800 - International, lundi, 8 novembre 2010, p. 9

Christine Lagarde veut une coopération avec la Chine fondée sur une « exigence accrue ». Chen Deming évoque la propriété intellectuelle.

Après les gros contrats signés jeudi, une deuxième vague d'accords l'a été, au Medef, vendredi. Sur les quinze contrats et accords de coopération, la filiale française de Rolls-Royce, Civil Nuclear SAS, signe, par exemple, un contrat de vente pour des équipements dans le nucléaire. Le Genopole, Vallourec, Erasteel et le producteur de vin Fournier signent des contrats dont les montants n'ont pas été rendus publics. Trois des accords concernent Alcatel Lucent et avaient déjà été annoncés la veille. Quant à l'annonce de l'implantation d'une zone d'activités franco-chinoise à Châteauroux, elle a suscité le scepticisme de certains élus locaux.

Respect des principes

La cérémonie a surtout donné l'occasion aux ministres de s'exprimer sur la relation franco-chinoise. « Il faut une coopération économique soutenue, fondée sur une exigence accrue », a affirmé la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde. La veille, la vice-ministre chinoise des Affaires étrangères, Fu Ying, envisageait de doubler les échanges commerciaux avec la France à 80 milliards de dollars dans cinq ans, contre 40 milliards aujourd'hui. « Nous ne sommes pas fiers de vous devoir notre premier déficit -de 22 milliards d'euros -, mais notre relation est en train de se modifier -nous l'espérons », a réagi Christine Lagarde. « L'excédent » commercial n'est pas « l'objectif » de la Chine, a rassuré son homologue chinois au Commerce, Chen Deming. Christine Lagarde a insisté sur le respect des principes de propriété intellectuelle et d'égalité de traitement. Chen Deming s'est voulu apaisant : « Si nos enfants ne savent pas innover mais que copier, ce ne sera pas bon pour la Chine. »« Tous les espoirs sont permis, a conclu la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac. Mais il ne peut pas y avoir la propriété intellectuelle des uns et celle des autres. Les normes doivent être mondiales. »

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