jeudi 4 novembre 2010

Selon la Banque mondiale, la Chine a bien amélioré la qualité de son climat des affaires

Le Monde - Economie, vendredi, 5 novembre 2010, p. 17

A la 79e place du classement mondial, juste devant l'Italie, la Chine est le mieux classé des grands pays émergents pour la qualité de son climat des affaires ", souligne Sylvia Solf, auteur principal du rapport Doing Business 2011 que la Banque mondiale publie jeudi 4 novembre. " Au cours des dernières années, elle a pris quatorze mesures et a amélioré son droit de propriété, son droit des faillites, son registre du crédit et sa fiscalité des sociétés ", ajoute-t-elle.

Ce satisfecit étonnera les entrepreneurs occidentaux qui se plaignent de faire les frais de procédures opaques en Chine, mais l'empire du Milieu figure bien parmi les champions distingués par la Banque mondiale.

Celle-ci classe, pour la huitième année, 117 économies en fonction de la qualité de neuf paramètres de la vie des entreprises : création, permis de construire, registre de propriété, obtention de crédits, protection des investisseurs, fiscalité, procédures douanières, solidité des contrats en cas de contestation judiciaire et dépôt de bilan.

Pour la cinquième année, Singapour décroche le ruban bleu, devant Hongkong (Chine), la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. La France, qui gagne deux places par rapport à 2009, se classe 26e, derrière la Belgique, mais devant la Suisse.

En 2010, le Kazakhstan est l'économie qui a le plus modernisé son droit des affaires : le minimum de capital social pour y créer une entreprise a été abaissé à 0,70 dollar, et un seul formulaire est désormais nécessaire pour exporter, contre deux en France. Il est suivi dans son ardeur réformatrice par le Rwanda, le Pérou et le Vietnam.

Les 216 réformes de la législation réalisées au cours des douze derniers mois concernent en premier lieu les procédures des faillites, notamment en Europe orientale et en Asie centrale.

En Afrique, les efforts ont porté sur la facilitation du commerce régional. Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord se sont attelés à la modernisation de leurs douanes et de leurs infrastructures portuaires. Quant à l'Amérique du Sud, elle a adapté sa réglementation à l'utilisation de l'informatique et d'Internet dans les procédures auxquelles sont assujetties les entreprises.

Si l'on fait le bilan des cinq dernières années, les pays les plus actifs pour changer la vie des entrepreneurs sont la Géorgie, le Rwanda - où la création d'une entreprise ne prend plus que trois jours -, la Biélorussie, le Burkina Faso et le Kirghizistan.

Au terme de ce bilan, la Banque mondiale prend soin de rappeler que les améliorations sont loin d'être achevées, comme le prouve le fait qu'il est dix-huit fois plus coûteux de créer une société dans un pays subsaharien que dans un des pays riches de l'OCDE.

Deux nouveaux indicateurs

Enfin, la Banque a décidé d'enrichir son système de classement avec deux nouveaux indicateurs qui sont en cours d'élaboration. Le premier sera la mesure de l'accès à l'électricité, qui vient au deuxième rang, derrière le crédit, comme contrainte : en Allemagne, un entrepreneur est connecté au réseau en 40 jours, alors qu'en République tchèque, il devra patienter 279 jours.

Le deuxième indicateur, très demandé par l'Organisation internationale du travail (OIT), concernera la main-d'oeuvre. Le débat porte sur le délicat équilibre à trouver entre la souplesse des contrats, qui facilite l'adaptation des entreprises au marché, et la nécessaire protection des salariés (salaire minimum, durée maximale du travail et conditions de licenciement).

Alain Faujas

PHOTO - Two people chat outside a luxury hotel in a popular shopping area in Beijing on November 3, 2010. The World Bank boosted its 2010 growth forecast for China to 10 percent, but warned that global tensions over trade imbalances could cast a shadow over the rosy economic outlook.

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