mardi 23 novembre 2010

Ubifrance choisit la Chine pour présenter sa réflexion stratégique


Les Echos, no. 20810 - International, mardi, 23 novembre 2010, p. 8

Après la quantité, la qualité. C'est ainsi que l'on peut résumer le chantier qu'Ubifrance envisage de mettre en oeuvre, selon son directeur général, Christophe Lecourtier, présent hier à Pékin. Dans un pays où « l'équipe de France de l'export » a pour principal motif de satisfaction de ne pas voir sa part de marché reculer - elle stagne à 1,4 %, quand l'Allemagne fait près de quatre fois plus -, Christophe Lecourtier a présenté les grandes lignes de la future feuille de route de son agence.

Principale innovation de ce projet qui reste à avaliser par le gouvernement : une logique de résultat. Jusqu'ici, l'agence était tenue, par engagement, d'inciter au moins 20.000 entreprises tricolores à se rendre à l'étranger, entre 2009 et 2011. Un objectif atteint dès la première année, dans un contexte de crise qui a poussé nombre de PME à chercher de nouveaux débouchés. Christophe Lecourtier accueille ce mouvement avec réserve, car qui trop embrasse mal étreint. Ubifrance va désormais chercher à faire progresser le nombre d'entreprises qui finissent effectivement par faire des affaires à l'étranger. Ce qui nécessite de créer des incitations fortes pour l'agence à « transformer l'essai » lorsqu'une PME tricolore fait le premier pas vers l'étranger. Un scénario qui concerne aujourd'hui un peu moins d'un cas sur trois, en moyenne, dans le monde. « Nous réfléchissons à partager le risque avec les entreprises », explique le directeur général, qui envisage des mécanismes de rémunération, pour Ubifrance, conditionnés par la réussite de chaque projet. Le but, à terme, serait de devenir une sorte de consultant. Avec un écueil bien identifié : lorsqu'on présente des tarifs environ dix fois moins chers que les prestataires privés, il est essentiel de ne pas sortir de son rôle.

Accroître les implantations

Ubifrance cherche également à s'attaquer au problème des trop grandes fluctuations des exportations françaises d'une année sur l'autre. Christophe Lecourtier remarque que, dans le cas de la Chine, la moitié de la hausse de 40 % constatée cette année découle de l'aéronautique. Il importe donc de se diversifier, en travaillant avec des secteurs comme la pharmacie, les nouvelles technologies ou les équipementiers automobiles, mais aussi d'augmenter le nombre d'implantations d'entreprise à l'étranger. « L'an dernier, nos exportations en Chine ont atteint de 8 à 9 milliards d'euros, tandis que nos entreprises implantées sur place généraient plus de 21 milliards de chiffre d'affaires », relève Christophe Lecourtier.

Gabriel Grésillon

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