Cap sur la Chine pour Lucibel. Cette start-up française démarre cette semaine à Shenzhen, près de Hong Kong, sa première usine au monde. Trois lignes de production, qui doivent assembler de 40.000 à 45.000 lampes à led par mois. La société a obtenu la semaine dernière le feu vert des autorités pour mettre les installations en service. De 35 personnes, l'effectif devrait monter à 70 salariés en quelques mois, puis rapidement à 110, lorsque les capacités auront été doublées - ce qui est envisagé d'ici à neuf mois.
Lucibel pense ainsi atteindre 15 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2011. Un volume qui, selon les projets internes, devrait plus que doubler chaque année pendant la phase de décollage de l'entreprise.
De sérieux avantages
Lucibel a été créé il y a deux ans par Frédéric Granotier, un ex-dirigeant de Poweo. Son idée : profiter de la nouvelle donne provoquée par l'apparition des leds, ces diodes électroluminescentes appelées à remplacer en partie les ampoules à incandescence classiques. Grâce à cette rupture technologique, l'ancien oligopole des industriels de l'éclairage se retrouve concurrencé par une myriade de nouveaux venus. « Rien qu'en Chine quelque 7.000 entreprises fabriquent déjà des lampes led », relève Frédéric Granotier.
Dans ce métier, produire en Chine présente de sérieux avantages. « A Shenzhen, on trouve une main-d'oeuvre abondante, qualifiée et qui coûte moins cher qu'ail-leurs, mais aussi des composants et des machines-outils bon marché », explique le PDG et actionnaire majoritaire de Lucibel. Moyennant un investissement d'un peu plus de 600.000 euros, l'entreprise dispose ainsi d'installations efficaces pour assembler les puces d'origine américaine, l'optique et les éléments d'aluminium nécessaires à la fabrication des lampes.
Cela ne suffit pas. Pour sortir du lot, Lucibel mise avant tout sur l'innovation. « Nos produits reviennent de 30 % à 50 % plus cher que ceux d'entrée de gamme, reconnaît Frédéric Granotier. Mais ils présentent une faible consommation d'énergie, une longue durée de vie et permettent d'intégrer de la lumière dans des objets, des meubles, etc. Pour les clients professionnels, le retour sur investissement va de seize à vingt-quatre mois. » En France, Lucibel espère ainsi installer ses lampes dans les nouvelles cafétérias Casino, après un premier succès à Bordeaux.
Et, à plus long terme, le PDG envisage déjà de se doter d'une usine dans l'Hexagone pour fabriquer les produits les plus innovants en limitant les risques de copie.
DENIS COSNARD
© 2010 Les Echos. Tous droits réservés.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire