Les discussions entre le courtier chinois Citics et Crédit Agricole CIB sont prolongées de six mois en vue de parvenir à un accord sur la création d'une coentreprise de courtage en Asie qui inclura les activités de Citics à Hong Kong mais pas en Chine.
Les annonces se succèdent au Crédit Agricole. Après celles sur le projet de groupe à dix ans et sur la décote d'Intesa Sanpaolo la semaine dernière, c'est sur le projet de rapprochement avec le chinois Citics Securities que les dirigeants français ont fait le point hier. Lancées en avril dernier, les discussions avec Citics concernant la création d'une co-entreprise de courtage ont été prolongées de six mois, jusqu'au 30 juin prochain. « Alors que la période de négociation exclusive s'achevait hier, c'est le signe que les deux partenaires ont bien l'intention de parvenir à un accord, même ci cela prend plus de temps », assurait-on hier dans l'entourage du Crédit Agricole.
Toutefois, le projet a sensiblement changé depuis la signature de la lettre d'intention. Début mai, il était en effet question pour Crédit Agricole CIB et Citics Securities de « conjuguer leurs forces dans le domaine du courtage global actions et de la banque d'investissement » (« Les Echos » du 4 mai 2010). Citics en Chine devait constituer un des trois piliers de la plate-forme aux côtés de CLSA pour l'Asie non chinoise et de Cheuvreux pour l'Europe. Désormais, « la structure envisagée prévoit que le Cacib et Citics détiennent chacun une participation équivalente dans un holding regroupant CLSA, CA Cheuvreux, les activités de courtage institutionnel et de banque d'investissement de Citics Securities International, filiale de Citics basée à Hong Kong, ainsi que les métiers d'"equity capital markets" et de M&A de Cacib en Asie », indique un communiqué.
Dans une telle configuration, l'apport du Crédit Agricole devrait largement excéder celui de Citics car CLSA, un leader du courtage en Asie avec près de 1.350 employés, pèse à lui seul déjà beaucoup plus lourd que la filiale hongkongaise de Citics. De ce fait, il paraît probable que le groupe chinois devra s'acquitter d'une soulte. La question des valorisations des différentes entités est donc au coeur des discussions en cours. Devront également être tranchées celles de la gouvernance et du pilotage opérationnel de la nouvelle structure.
Rapprochement à parité
A ceux qui interprètent ce rapprochement à parité comme un futur désengagement du Crédit Agricole des activités de courtage en Asie et ailleurs, la banque répond que, « si cela avait été le cas, nous aurions purement et simplement vendu CLSA. Au contraire, nous souhaitons réellement aboutir à un rapprochement qui nous donne un accès au marché chinois, par le biais d'accords de coopération avec Citics, et qui nous permette ensemble de créer un leader mondial puissant. »
En cas d'accord d'ici à juin prochain sur tous ces points, il restera encore à obtenir le feu vert des différentes autorités concernées. Autant d'étapes qui illustrent, une nouvelle fois, la persévérance dont doit faire preuve un acteur étranger pour entrer sur le marché chinois, même par la porte de Hong Kong.
LAURA BERNY
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