vendredi 3 décembre 2010

Y a-t-il une vie après la politique ? - Vanessa Schneider



Marianne, no. 711 - Magazine, samedi, 4 décembre 2010, p. 72

Un jour, ils ont quitté la politique, le plus souvent contraints et forcés. Mais les anciens députés, sénateurs ou ministres ne pointent pas à Pôle emploi. Les grands cabinets d'avocats, la banque, le luxe, l'industrie... leur ouvrent grand les bras. Vous avez dit conflits d'intérêts ? Lobbying ? Allons, donc !

A la veille de l'an 2000, Philippe Vasseur a brutalement décidé d'arrêter la politique après quatorze ans de bons et loyaux services. Un ras-le-bol, une overdose. Impossible pour lui de continuer. Le 31 décembre 1999, il démissionne de l'Assemblée nationale où il est élu député du Pas-de-Calais depuis 1986. En janvier, il quitte le conseil régional. Et, en juin, il dit adieu à ses fonctions de maire de Saint-Pol-sur-Ternoise. Basta ! "Je ne me voyais pas terminer là-dedans. La charge de la fonction est très lourde, le regard de l'opinion est injuste et puis j'avais envie d'avoir plus de temps à moi", confie l'ancien ministre de l'Agriculture d'Alain Juppé. Aujourd'hui, il est patron du Crédit mutuel Nord Europe, gère 4 200 employés. Il préside également le réseau Alliances, une association dont l'objectif est d'améliorer les performances des entreprises dans le domaine de la responsabilité sociale et environnementale. Entre ces deux casquettes, Philippe Vasseur est un "homme heureux". Il ne passe plus ses week-ends à couper des rubans sous la pluie au son de mauvaises fanfares, et gagne si bien sa vie qu'il reconnaît volontiers payer désormais l'ISF. Une reconversion réussie, selon ses anciens collègues qui ont suivi le même chemin que lui.

Car ils sont ici, là, ils sont partout, les anciens politiques. Dans les conseils d'administration du CAC 40, dans les plus prestigieux cabinets d'avocats, dans la banque et le luxe, l'industrie pharmaceutique et l'énergie. Les ex-ministres, de droite comme de gauche, écument les directions des grandes entreprises. Renaud Dutreil, ministre des PME, du Commerce, de l'Artisanat et des Professions libérales de 2005 à 2007 ? Président de la filiale américaine de LVMH à New York. Florence Parly, secrétaire d'Etat au Budget du gouvernement de Lionel Jospin ? Directrice du fret à Air France. Michel Roussin, ministre de la Coopération sous Balladur ? Conseiller d'Henri Proglio à Veolia et EDF après avoir été vice-président du groupe Bolloré. Henri Nallet, garde des Sceaux socialiste de 1990 à 1992 ? Conseiller du laboratoire Servier. Elizabeth Hubert, ministre de la Santé sous Juppé, enquille depuis 1997 des postes à responsabilité dans l'industrie pharmaceutique. Autre juppette, Anne-Marie Couderc, ancienne ministre déléguée au Travail, est aujourd'hui directrice générale de Presstalis (ex-NMPP) après avoir passé dix ans à la tête du groupe Lagardère aux côtés d'une autre ancienne ministre, socialiste cette fois, Frédérique Bredin. Renaud Donnedieu de Vabres, ex-ministre de la Culture, conseille le groupe Allard (propriétaire du Royal Monceau). Frédéric de Saint-Sernin, secrétaire d'Etat à l'Aménagement du territoire en 2004-2005, a abandonné la politique en 2006 pour intégrer le groupe PPR (anciennement Pinault-Printemps-Redoute)...

La liste donne le tournis, et elle est loin d'être exhaustive. Si l'on y ajoute les anciens parlementaires, simples élus ou conseillers de responsables politiques, elle s'allonge encore. LVMH, le numéro un mondial du luxe présidé par Bernard Arnault, recrute ainsi tous azimuts. Outre Renaud Dutreil, envoyé à New York, il a embauché l'ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur Nicolas Bazire au poste de directeur général du groupe ainsi que l'ex-directeur de cabinet de Laurent Fabius Marc-Antoine Jamet, énarque lui aussi, comme secrétaire général. Récemment, Bernard Arnault s'est offert avec gourmandise les services d'une pointure en matière juridique, ceux de Patrick Ouart, ancien conseiller justice de Nicolas Sarkozy. "C'est l'un des meilleurs connaisseurs du droit en France. Il s'occupe de propriété intellectuelle, de vente sur Internet, de droit des marques. Il connaît toutes les juridictions du monde, toutes les étapes d'une procédure. C?est un virtuose, un orfèvre", se réjouit-on chez LVMH. Même politique d'engager des anciens cadors de la vie publique chez EDF, où "il suffit de secouer les branches pour en voir tomber des dizaines", selon l'expression d'un ex-ministre. En plus de Michel Roussin, le groupe s'est payé les talents de l'ancien conseiller parlementaire de Lionel Jospin Pierre Guelman.

Comment les politiques se retrouvent-ils si nombreux dans le privé ? Quelles sont les passerelles entre ces deux mondes ? Pour quelles raisons sont-ils recrutés et apprécient-ils leur nouvelle vie ?

Tous les hommes politiques n'ont pas eu la chance de choisir le moment de leur "sortie" comme Philippe Vasseur. La plupart ont été contraints de changer de route, l'âpreté des combats et les défaites ayant décidé pour eux. C'est ainsi quasi par obligation que Renaud Dutreil a tourné la page. Jeune élu prometteur aux dents longues, il n'a pas su séduire les électeurs de Reims, la ville qu'il briguait lors des dernières municipales. Sans attaches territoriales, viré du gouvernement, il s'est résolu à 48 ans à changer radicalement de vie. "Il n'y a pas qu'une façon de servir son pays, explique-t-il alors en 2008 dans une tribune au Monde, un homme politique peut aussi être un homme d'entreprise." Et de comparer l'entreprise et la République : "Leur mesure est la même, l'être humain, sa motivation, sa foi, sa capacité à lutter et à innover." Aujourd'hui, celui qui jadis courait après les projecteurs et les micros, fuit la médiatisation et refuse de parler de ses nouvelles activités. Ses proches disent seulement qu'il est "très épanoui dans ses nouvelles fonctions".

Huit ans avant lui, déjà, une femme de gauche jetait l'éponge. Frédérique Bredin, surnommée "Bébé requin", quittait Fécamp, la ville qui l'avait élue maire, sa circonscription de Seine-Maritime et la politique en général. Elle évoquait alors la dureté de la vie publique et l'absence de perspectives. C'est souvent parce qu'ils voient leur avenir bouché que les politiques s'offrent une seconde carrière dans le privé. A 65 ans, Pascal Clément, ancien garde des Sceaux sous Chirac, achève sa carrière dans un des plus gros cabinets d'affaires franco-américains, Orrick Rambaud Martel. Une belle maison de retraite : 120 collaborateurs à Paris, une douzaine de bureaux dans le monde. Cet ancien avocat a renoué avec le monde des affaires. Il faut dire qu'il n'avait plus grand-chose à attendre de la politique. Après sa sortie du gouvernement en 2007, il s'est retrouvé à la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée, autant dire au placard. En 2008, il est battu dans son canton de Néronde et perd dans la foulée son poste de président du conseil général de la Loire. Pis, sa circonscription est rayée de la carte lors du redécoupage électoral. En 2012, Clément se retrouvera sans mandat. Il a préféré prendre les devants et s'offrir une nouvelle vie. Cela n'a pas été trop compliqué pour lui. Compter un ancien ministre de la Justice dans ses rangs peut toujours être utile dans un cabinet d'avocats international. Pascal Clément se défend pourtant de tout conflit d'intérêts : "Je ne plaide pas, je ne prends donc pas le risque de me retrouver devant un magistrat que j'aurais pu nommer, par exemple."

Petits arrangements entre amis

Alain Madelin, ancien ministre de l'Economie et des Finances, a également arrêté la politique en 2007. "Je suis un libéral et, à partir du moment où ma famille s'est retrouvée absorbée par l'UMP, j'ai été contraint au chômage technique par disparition de mon outil de travail, raconte-t-il. Je ne voyais pas ce que je pouvais faire d'utile en politique, j'ai décidé de ne pas me représenter dans ma circonscription." Madelin, qui s'estime "en retrait" et non "en retraite" de la vie politique, a refusé des postes de direction de grandes entreprises publiques : "J'ai suffisamment bataillé dans ma vie contre les nominations politiques pour ne pas vouloir me ridiculiser en acceptant un poste pareil." A l'inverse d'un Pascal Clément, il ne veut pas non plus qu'on le choisisse pour son carnet d'adresses. "Je n'ai pas envie d'être recruté pour mon entregent avec l'Etat. Je ne voulais pas me retrouver en situation de conflit d'intérêts." L'ancien candidat à la présidentielle de 2002 a donc décidé de monter sa propre entreprise, Latour Capital, pour faire du conseil financier. Outre cette activité qu'il reconnaît fort lucrative, il mène des "actions citoyennes en faveur de l'Afrique". A la demande de Nicolas Sarkozy, il lance notamment un programme pour la scolarisation des enfants africains. Après trois ans d'exercice, il estime que la transition de la politique au monde des affaires est très difficile : "L'économie n'attend pas les politiques. Il a fallu que je fasse mes preuves. Pour lever des fonds, on vous fait passer des examens pendant des jours et des jours, alors que, pour gérer le budget de la France, on ne vous demande rien !"

Alain Madelin est un cas à part. La plupart de ses collègues politiques ont moins de scrupules et utilisent volontiers leurs réseaux pour retrouver un job. Frédéric de Saint-Sernin raconte sans fard comment le basculement de la politique vers le privé s'est opéré pour lui. Lorsqu'en 2005 il se fait virer du gouvernement par son propre cousin germain Dominique de Villepin, il est "dégoûté". Il va avoir 50 ans et se dit : "C'est le moment ou jamais de changer de vie." Comme Renaud Dutreil, il se retrouve sans attaches locales, son ancienne circonscription de Dordogne étant passée à gauche. Conseiller de Jacques Chirac pendant des années, il se refuse à demander à son mentor de l'aider. Ce ne sera d'ailleurs pas nécessaire : en vingt ans de vie politique, il s'est constitué tout un réseau d'amis ou de connaissances qui sont prêts à lui rendre service. Entre anciens, on se serre les coudes... Alors qu'il n'est de son propre aveu "plus rien", son ancien ennemi mortel, l'ex-balladurien Nicolas Bazire, l'invite à petit-déjeuner au Plaza et lui propose au bout de quelques minutes de conversation de l'aider à entrer à Suez. Saint-Sernin hésite. Il se voit mal dans ce secteur. C'est finalement Anne Méaux, grande prêtresse de la communication et patronne d'Image 7, qui lui présente Pinault père. Au même moment, Jean-François Copé l'appelle : "J'ai entendu dire que tu voulais quitter la politique. Si je peux te donner un coup de main..." Et Copé de le mettre en relation avec Pinault fils. L'affaire se conclut dès lors assez vite : "François-Henri Pinault m'a bâti un double profil de poste : il en a créé un qui n'existait pas, directeur des relations institutionnelles, et dirigeant du Stade rennais", raconte-t-il. Du sur-mesure pour ce fan de foot.

Michel Roussin, malgré ses mises en examen nombreuses dans des affaires de financement occulte du RPR et un séjour en prison, n'a pas eu non plus beaucoup de difficultés à retrouver du travail. Ancien directeur de cabinet à la DGSE, ce proche de Jacques Chirac a été ministre de la Coopération du gouvernement Balladur entre 1993 et 1994. Spécialiste de l'Afrique, il a tissé des liens étroits avec les chefs d'Etat du continent et se constitue un carnet d'adresses dans la Françafrique. Un véritable trésor pour les groupes spécialisés dans les matières premières. Il intègre ainsi Bolloré (bois, tabac, commerce de gros), dont il restera dix ans vice-président, avant de rejoindre Veolia (eau) et EDF aux côtés d'Henri Proglio pour lequel il s'occupe... des relations africaines.

Leur nom, un talent si précieux

Tous les anciens politiques reconvertis dans le privé jurent qu'ils sont embauchés parce qu'ils sont bons et compétents. Mais ils savent que c'est aussi - voire avant tout - pour leur capacité à ouvrir les portes du pouvoir que les grandes entreprises font appel à leurs services. Parfois, leur simple nom suffit pour remporter des contrats en or. En avril dernier, Bernadette Chirac, 77 ans, a décroché la timbale en étant nommée au conseil d'administration de LVMH (Dior, Louis Vuitton, Céline, Fendi). Elle y siège notamment aux côtés... d'Hubert Védrine, ancien ministre socialiste des Affaires étrangères. "Mme Chirac a été première dame de France et a toujours défendu la mode et les artisans en assistant régulièrement aux défilés", s'est justifié le groupe. A coup sûr, une belle prise pour Bernard Arnault. "Pour un grand groupe international, la femme d'un président, ça compte. Des gens qui peuvent parler avec un dirigeant chinois, il n'y en a pas 50", note-t-on chez LVMH. C'est vrai, tout le monde ne peut pas se targuer comme Bernadette d'avoir dansé un tango avec le président chinois Jiang Zemin dans son château de Bity, en Corrèze, en 1999... La nomination de l'ex-première dame provoqua une énorme dispute dans le foyer Chirac, les Arnault étant rivaux des Pinault, amis historiques de l'ancien président. "C'est une mauvaise manière qu'elle a faite à la fois à Pinault et à son mari en allant chez LVMH", commente un ami de Jacques Chirac. François Pinault a, en effet, multiplié les signes d'affection pour les Chirac, en les invitant en vacances tous les ans et... en embauchant en novembre 2007 leur fille Claude, ancienne conseillère de son papa à l'Elysée, comme directrice de la communication du groupe PPR ! L'expérience n'a pas duré, puisque Claude Chirac a quitté le groupe il y a quelques mois.

Mille fois moins connu que la famille Chirac, Philippe Auberger, 65 ans et vingt et un ans de mandat à droite, a aussi filé dans le privé. Polytechnicien, énarque, inspecteur des finances, il avait plusieurs cordes à son arc. Il a choisi de devenir avocat dans un gros cabinet, August & Debouzy. Son voisin de bureau s'appelle Christian Pierret, ancien ministre de l'Industrie socialiste ! Dans le monde des affaires, on s'applique à ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier... Auberger, ancien rapporteur à l'Assemblée nationale de tous les textes budgétaires depuis 1986, fait du conseil en droit bancaire et en droit financier. "Je ne suis pas dans ce cabinet uniquement pour les relations publiques, j'y exerce une véritable activité", explique-t-il en ajoutant que son patron, Gilles August, "n'a pas besoin" de lui pour rencontrer la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde. Il reconnaît néanmoins que son carnet d'adresses est utile au cabinet : "Je connais tous les responsables financiers du pays. Les clients me demandent parfois de les aider à ouvrir des portes, mais ils viennent plutôt pour l'application des textes que pour du lobbying sur la préparation des textes. C'est un travail de déchiffrage, de compréhension qu'on nous demande", précise-t-il.

Lobbying, affaires...

Du lobbying, c'est précisément ce qu'a fait Frédéric de Saint-Sernin pour le groupe PPR (Printemps, Redoute, Fnac, Yves Saint Laurent, Gucci). "Pinault se disait que je pouvais les aider. Je lui ai proposé de professionnaliser les relations avec les pouvoirs publics", résume-t-il. C'est à lui, en grande partie, que l'on doit l'ouverture des magasins d'ameublement le dimanche. "J'ai tout fait pour que Conforama ouvre le dimanche, raconte-t-il. C'est aujourd'hui 23 % de notre chiffre d'affaires de la semaine. Sans moi, ça ne serait pas passé. Ikea m'a remercié pour mon lobbying." Sa méthode ? "Je sais qui aller voir et comment faire. Je sais comment se prend une décision, comment faire passer un amendement au Sénat, je suis capable d'évaluer les rapports de force. J'ai fait comprendre au patron de Conforama pourquoi ça bloquait, car il y a une méconnaissance entre le monde des affaires et le monde politique. Les gens du groupe ne comprenaient pas les arguments politiques et ne voyaient que les arguments économiques." Pendant un an, il ne fait que ça : travailler les députés, les sénateurs, le ministère du Travail (Xavier Bertrand), les cabinets. Son entregent lui permet d'obtenir une réunion de travail à l'Elysée avec Claude Guéant sur le sujet. Finalement, son action est payante : la commission mixte paritaire de l'Assemblée nationale et du Sénat adopte la loi à une voix près.

Frédéric de Saint-Sernin est lucide : avoir passé vingt ans de sa vie dans les arcanes de la politique aide à en connaître les codes et les modes de fonctionnement aussi bien que les personnes. "Même un préfet que vous ne connaissez pas vous rappelle quand vous avez été ministre", insiste-t-il. Philippe Vasseur, qui fait porter la mention "ancien ministre" sur sa carte de visite, ne dit pas autre chose. "Le côté ancien ministre fait bien dans le décor. J'ai été recruté pour mon ancrage territorial et ma capacité de mise en relation avec le milieu officiel, avoue-t-il. J'ai, sur certains dossiers, un oeil qui fait avancer les choses plus facilement, une connaissance des rouages." S'il a coupé tout lien avec la politique et n'entend pas y remettre un orteil, ce n'est pas le cas de tous les anciens politiques. Certains ont du mal à rompre le cordon, comme Alain Madelin, qui reconnaît enrager devant la conduite de certaines réformes et qui n'hésite pas à envoyer des notes au Château. D'autres continuent en sous-main à travailler pour des politiques, au risque du mélange des genres. LVMH s'est ainsi retrouvé extrêmement embarrassé lorsque le nom de Patrick Ouart, l'ancien conseiller judiciaire de Nicolas Sarkozy alors considéré comme un ministre de la Justice bis, a été cité dans l'affaire Woerth-Bettencourt. L'ex-conseiller n'a visiblement pas pu s'empêcher de prodiguer ses gracieux conseils à ses amis en difficulté. Une situation que le géant du luxe a jugée - en interne et avec toute la discrétion dont il est capable - "inopportune". Patrick Ouart a-t-il entendu l'avertissement ? En tout cas, son nom a disparu du dossier.

Toujours à LVMH, il est de notoriété publique que Nicolas Bazire, l'ex-bras droit de Balladur, directeur général du groupe, est un des hommes de l'ombre de Nicolas Sarkozy. Témoin de son mariage avec Carla Bruni, l'homme d'affaires fait partie du cercle très fermé des visiteurs du soir du président au même titre qu'Alain Minc. Il le conseille sur tous les sujets, de façon évidemment totalement bénévole. Une situation qui ne semble pas gêner le moins du monde le puissant M. Arnault.


LE "BIG BUSINESS" DES EX-DIRIGEANTS ÉTRANGERS

A côté de leurs homologues étrangers, les anciens politiques français jouent petits bras. Quand Michel Rocard accomplit des missions sur le pôle Nord pour des clopinettes, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair cachetonne à tout-va. Cet ancien avocat, dont les revenus avaient été divisés par deux quand il s'est lancé dans la politique, est largement rentré dans ses frais. Depuis son départ du 10 Downing Street, en 2007, il a empoché 18 millions d'euros ! Outre ses activités de consultant (pour JP Morgan, pour le suisse Zurich Financial et pour sa propre boîte, qui emploie 130 personnes), il facture à prix d'or (120 000 € pièce) ses interventions dans des conférences chic. Un modèle que lui a inspiré un autre "ex", l'Américain Bill Clinton, devenu un pro en la matière. Pour 33 millions d'euros annuels, l'ancien président parcourt le monde afin d'y dispenser la bonne parole. Autre personnalité à se servir de sa notoriété pour garnir son compte en banque : l'ancien président russe Mikhaïl Gorbatchev, qui n'hésite pas à payer de sa personne contre quelques centaines de milliers de dollars. Après avoir fait la pub de Pizza Hut à la fin des années 90, il s'est fait photographier par Annie Leibovitz pour la marque de luxe Louis Vuitton.

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