Elle est expérimentée dans deux grandes villes pour calmer la flambée des prix de l'immobilier.
La capitale des affaires, Shanghaï, et la nouvelle mégapole du Grand Ouest, Chongqing, sont les deux villes désignées par le gouvernement chinois pour expérimenter la taxe foncière dans le pays.
Désormais, dans ces deux villes, les propriétaires devront verser entre 0,4 % et 1,2 % de la valeur de leur appartement dès l'achat d'un deuxième logement. La taxe, qui pourrait rapporter 250 millions de yuans (16,6 millions d'euros) à la municipalité de Chongqing, vise moins à freiner la flambée des prix de l'immobilier qu'à lutter contre l'inoccupation croissante des logements en Chine. Elle pourrait être progressivement étendue à l'ensemble du pays, prévient d'ores et déjà le ministère des Finances.
L'an dernier, les prix des logements relevés dans 70 grandes villes chinoises ont augmenté de 6,4 %, un chiffre qui inquiète le gouvernement qui souhaite « contrôler les achats spéculatifs ». En effet nombreux sont les Chinois qui ne voient dans l'immobilier que l'occasion de faire des placements financiers plus que profitables. Ils achètent non pas pour se loger mais pour revendre avec de confortables plus-values.
Le gouvernement, qui a décidé la semaine dernière d'augmenter de 50 % à 60 % l'apport personnel minimum pour l'achat d'un deuxième logement, alors qu'il n'est que de 30 % pour le premier, multiplie les mesures visant à calmer le marché.
Dans certaines villes, les familles ne peuvent déjà plus acheter un second logement que si elles y possèdent une résidence permanente. Partout, les politiques fiscales sont resserrées et les banques sont incitées à augmenter leurs taux d'intérêt sur l'achat d'un deuxième appartement. Une nouvelle réglementation contraignante doit en outre voir le jour en avril prochain concernant le courtage immobilier.
Logements « abordables »
En réalité, l'État voudrait accélérer la construction des logements à des prix accessibles à l'ensemble de la population en espérant que cela réussira à stopper la flambée des prix de l'immobilier.
Le premier ministre, Wen Jiabao, en fait l'une des priorités de la politique du gouvernement pour cette année. Il exhorte les banques à augmenter le nombre de leurs prêts dans ce domaine. Ils ont bondi de 32 % l'an dernier, mais ne représentent toujours qu'une très petite part du total des prêts accordés dans l'immobilier. Or la Chine, pour répondre aux besoins de logements, devrait construire pas moins de 10 millions d'appartements cette année. Un chiffre plus qu'improbable quand on sait qu'en 2010 seulement 5,9 millions de logements considérés comme « abordables » sont sortis de terre.
Rien qu'à Pékin, le gouvernement promet de « construire ou acheter 200 000 appartements (...) dont la moitié d'entre eux seront à occuper à la fin de l'année ». Mais il ne peut rien exiger. Même la nouvelle taxe foncière lancée à Shanghaï et à Chongqing lui échappe en grande partie. En effet, les deux villes, comme celles qui seront choisies ultérieurement, gardent le choix des taux qu'elles pratiquent.
© 2011 Le Figaro. Tous droits réservés.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire