Ses concepteurs auraient étudié les débris d'un chasseur abattu par les Serbes en 1999.
Des Balkans de la fin des années 1990 à la nouvelle Chine de 2011. La marche de Pékin vers son chasseur furtif de nouvelle génération J-20 serait passée par la Serbie, lors des bombardements de l'Otan de 1999. À l'époque, un chasseur furtif américain F-117 « Nighthawk » - le premier du genre au monde, qui fut rendu célèbre dans le Golfe - avait été abattu par un missile antiaérien serbe, en fait un SA-3 soviétique. À la surprise générale, puisque l'appareil était censé être indétectable par les radars et la DCA de Belgrade, un peu datée. C'était la première fois qu'un de ces avions « invisibles » était détruit. Le Pentagone avait attribué le coup au but à un mélange d'astucieuses tactiques antiaériennes et de chance.
Le pilote avait pu s'éjecter et être récupéré, mais son avion n'a apparemment pas été perdu pour tout le monde. Les paysans du cru sont allés à la pêche aux débris. Et des sources militaires balkaniques ont confié à l'Associated Press (AP) que certaines de ces pièces ont terminé dans des mains chinoises. L'amiral Davor Domazet-Loso, chef d'état-major de l'armée croate à l'époque, affirme que « des agents chinois ont alors quadrillé la région où le F-117 s'était désintégré, en achetant des morceaux aux fermiers ». Les secrets de son revêtement, capable d'absorber les ondes des radars, auraient été tout particulièrement visés. Un militaire serbe de haut rang a confirmé à AP à que des débris ont atterri « dans les mains d'attachés militaires étrangers ». Et Milovan Azdejkovic, alors cadre de l'Institut militaire de Belgrade, cité par le journal serbe Blic, estime que « les Chinois ne sont pas les seuls à avoir récupéré des débris, les Russes étant partis avec une aile entière »...
La Chine a démenti hier ces allégations « sans aucun sens », par la voix du Global Times, journal dépendant du Quotidien du peuple, porte-voix du Parti. Le J-20 est devenu le symbole des ambitions militaires chinoises, après un premier essai en vol au moment où le patron du Pentagone, Robert Gates, visitait la Chine. Il y a une semaine, le président républicain de la commission de la défense de la Chambre des représentants, Buck McKeon, a affirmé que les Chinois ont construit le J-20 grâce à des technologies russes. Si le futur chasseur chinois a su tirer le meilleur des armes de Washington et de Moscou, son développement sera intéressant à suivre.
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