Pékin, même s'il n'opère que des changements graduels, met progressivement en pratique ses promesses d'assouplissement de sa politique monétaire.
À la veille de la rencontre des ministres des Finances des pays du G20, Pékin semble vouloir arrondir les angles. Les promesses d'assouplissement de sa politique monétaire prennent progressivement forme, même si le parti garde la main sur le tempo et n'opère que des changements graduels.
Alors que les dirigeants chinois profitent souvent de la perspective des réunions internationales pour noircir le tableau des problèmes à gérer chez eux, certains de leurs arguments s'étiolent. L'autorité des changes a ainsi publié pour la première fois cette semaine le montant des capitaux spéculatifs entrants. La State Administration of Foreign Exchange (Safe) les évalue à 35,5 milliards de dollars pour l'an dernier, soit 7,6 % des réserves de change du pays et 0,6 % de son produit intérieur brut (PIB).
Pékin se présente souvent comme « inondé » par ces fonds, mais la Safe estime que le problème n'est pas si grave. « Il n'y a pas de preuve d'un afflux élevé de capitaux pour quelque établissement financier que ce soit », assure l'autorité des changes, qui, par ailleurs, ne voit pas de corrélation entre les performances des marchés domestiques et les mouvements de ces fonds.
Bête noire : l'inflation
Souvent invoquées comme un risque de déstabilisation, les entrées de capitaux spéculatifs permettaient au gouvernement central de justifier sa prudence dans l'assouplissement du taux de change et de ses taux d'intérêt, les investisseurs souhaitant jouer sur les différentiels de taux d'un pays à l'autre ou parier sur la hausse de la monnaie chinoise.
Face à ses partenaires du G20, la Chine paraît un peu baisser la garde. Mais la donne a surtout changé sur place. L'inflation, qui a atteint un record de 5,1 % en novembre dernier et se situait en janvier à 4,9 % - en deçà des objectifs officiels fixés entre 3 et 4 % - est devenue la bête noire des autorités, visiblement prêtes à montrer plus de souplesse en matière de taux de change.
Âprement discutée lors des réunions du G20, la valeur de la monnaie chinoise par rapport au dollar poursuit finalement sa progression. Washington se montre d'ailleurs beaucoup plus souple sur la question. « Son taux de change réel par rapport au dollar est en train de monter entre 10 et 12 % par an, et, si ça continue, il atteindra la correction voulue de 20 à 30 % sur les deux trois ans à venir », calculait la semaine dernière Fred Bergsten du Peterson Institute for International Economics.
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