jeudi 3 février 2011

La Chine désormais première puissance éolienne du monde

Le Figaro, no. 20685 - Le Figaro Économie, jeudi, 3 février 2011, p. 19

Le parc mondial a augmenté de 22 % en 2010, dont la moitié installée dans l'empire du Milieu.

Même en matière d'énergies renouvelables, la Chine fait la course en tête. L'empire du Milieu a détrôné les États-Unis et héberge désormais le premier parc éolien de la planète, avec 42 gigawatts (GW), soit les deux tiers de la capacité du parc nucléaire français, contre 40 GW pour les Américains, selon les chiffres communiqués hier par le Conseil mondial de l'énergie éolienne (Gwec, en anglais).

Le parc éolien mondial a augmenté l'an dernier sa puissance de 22 %, soit un investissement de 47,3 milliards d'euros. Selon le Gwec, 35,8 GW d'énergie éolienne ont été installés à travers le monde pour la seule année 2010.

Pour la première fois, plus de la moitié des nouvelles capacités ont été construites en dehors des marchés historiques que sont l'Europe et l'Amérique du Nord. À elle seule, la Chine a accueilli 46,1 % des nouvelles éoliennes (16 GW). « La Chine est fermement engagée sur la voie des 200 GW de puissance éolienne installée pour 2020 », commente Li Junfeng, secrétaire général de l'Association chinoise de l'industrie des énergies renouvelables (Creia), lequel souligne que son pays est aussi devenu le « premier producteur mondial d'équipement éolien », devant le danois Vestas, l'américain GE ou l'allemand Siemens.

L'Inde, le Brésil, le Mexique

Si d'autres pays émergents comme l'Inde, le Brésil ou le Mexique investissent aussi significativement dans l'éolien, 2010 a marqué, à l'échelle mondiale, un ralentissement de la croissance de cette énergie renouvelable. C'est même la première fois en vingt ans que les nouvelles capacités chutent sur un an, de 7 %. Le Gwec y voit un effet décalé de la crise financière, particulièrement marqué aux États-Unis où la puissance installée (5 GW) a chuté de 50 % par rapport à 2009 (10 GW). Denise Bode, présidente de l'Association américaine de l'énergie éolienne, déplore « l'absence de politique fédérale prévisible, qui contraste avec les soutiens dont les énergies fossiles ont bénéficié depuis 90 ans ». L'exploitation des gaz de schiste, en plein essor depuis trois ans aux États-Unis, a rendu le kilowattheure produit par des turbines à gaz meilleur marché que celui issu des éoliennes.

La France, qui vient d'annoncer un appel d'offres pour 3 GW d'éolien en mer, se classe au sixième rang mondial des nouvelles capacités éoliennes, avec un peu plus de 1 GW. Les ministères de l'Écologie et de l'Industrie ont lancé hier une consultation qui courra jusqu'au 28 février pour finaliser les modalités techniques des premiers appels d'offres, prévus pour le mois de mai.

Fabrice Nodé-Langlois

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