Plusieurs banques municipales auraient été autorisées à fixer leurs taux. Une manière de réduire les crédits.
Discrètement, le gouvernement central chinois teste une politique monétaire plus souple. Depuis deux mois, plusieurs petites banques municipales feraient partie d'un programme pilote pour tester la libéralisation des taux d'intérêt. Une information que le quotidien anglophone China Daily n'a révélée qu'hier, citant une source anonyme. L'opération est une première étape avant d'étendre ce principe à l'ensemble du système bancaire.
L'idée d'un taux plus flexible revient régulièrement dans les déclarations officielles depuis l'automne dernier. En décembre, le gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan, avait promis des « progrès significatifs » sur la libéralisation des taux d'ici à 2015, la réforme étant inscrite au plan quinquennal qui couvre les cinq prochaines années. L'institution s'est engagée à oeuvrer dans cette voie lors de la publication de son dernier rapport trimestriel. L'enjeu est multiple. Il s'agit de faire entrer les établissements chinois dans une logique de marché, attisant la concurrence entre les banques pour les rendre plus compétitives. Mais le parti est aussi soucieux de garantir une rémunération de l'épargne positive qui reste supérieure à l'inflation, problème majeur du gouvernement central ces derniers mois. D'un point de vue plus macro-économique, c'est aussi une étape indispensable à un assouplissement de l'ensemble de la politique monétaire plus adaptée aux lois du marché.
Le programme pilote de la banque centrale a sélectionné plusieurs banques municipales, permettant de tester le nouveau mécanisme à petite échelle sans déstabiliser l'édifice. Jusqu'à maintenant, l'institution fixait les taux d'intérêt pour l'épargne et les prêts, assurant de confortables marges aux établissements.
Les grandes banques restent fragiles
Mais malgré cet avantage et les levées de fonds massives sur les marchés boursiers, à coups d'introduction en Bourse records, les grandes banques chinoises restent fragiles. Elles ont prêté près de 1 000 milliards d'euros en 2009 et 890 milliards en 2010.
En janvier, le montant des nouveaux prêts accordés a atteint 116 milliards, en recul par rapport à la même période l'an dernier, mais en hausse par rapport aux 54 milliards du mois de décembre. Et ces créances ne sont pas sans risque. En octobre dernier, une enquête gouvernementale concluait que plus d'un quart des crédits accordés aux collectivités territoriales - soit 225 milliards d'euros environ - avait servi à financer des projets illégaux ou des pots-de-vin.
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